Rome ne respecte pas les critères de réduction de la dette définis par l'Union européenne (UE), elle doit donc supporter les conséquences de sa décision, constate Bruxelles. Pour la Commission européenne, un risque existe que l'Italie s'enfonce dans l'instabilité. Dans un rapport publié mercredi, la Commission indique que le gouvernement italien « prévoit d'opérer une marche arrière importante sur les réformes structurelles propices à la croissance, en particulier les réformes mises en œuvre par le passé en matière de retraites ».
Mais Rome refuse de céder : « Nous en parlerons dans un an », a rétorqué Matteo Salvini. Le vice-chef du gouvernement italien a déclaré que toute sanction européenne visant Rome serait une marque d'« irrespect » à l'égard des Italiens.
Fin octobre, le Parlement italien a adopté le projet de budget 2019, un projet creusant encore plus la faramineuse dette de l'Italie, qui s’élève à 130% du PIB. Selon la Commission européenne, l'Italie a été trop optimiste sur ses prévisions de croissance et son budget ne lui permettra donc pas de réduire sa dette.
Selon les spécialistes, Bruxelles doit se montrer ferme, mais souple à la fois. Pour ne pas risquer de trop agiter les marchés. Les inquiétudes sur l'Italie pourraient alors se propager au reste de la zone euro. « Évidemment, je suis inquiet », avait d’ailleurs déclaré le ministre italien de l’Économie Giovanni Tria, à propos de l’augmentation du « spread » - l’écart entre les taux italien et allemand. Il n’a toutefois pas évoqué une éventuelle modification du budget.