Précisément 388 683 euros de notes de frais. C'est la facture laissée par les 13 dirigeants du syndicat Force ouvrière en 2017 : logement, billets d'avion ou de train, et beaucoup de dépenses non précisées. Le plus gourmand, selon les documents internes que le journal Le Parisien affirme avoir consulté, c'est le secrétaire général démissionnaire Pascal Pavageau avec plus de 50 000 euros de note de frais en un an.
Son prédécesseur, Jean-Claude Mailly, s'est quant à lui fait rembourser plus de 30 000 euros de dépenses, alors qu’il percevait un salaire brut à plus de 60 000 euros, qui dépassait les 100 000 euros, si l'on inclut ses multiples primes.
Des chiffres qui donnent le vertige, d'abord parce que la mission du syndicat est de défendre les travailleurs, notamment les plus pauvres et les plus précaires. Ensuite, parce que l'organisation syndicale affiche des comptes dans le rouge, avec plus de 630 000 euros de pertes en 2017. Deux ans plus tôt, le syndicat affichait plus d'un million d'euros d'excédent.
Le bureau de la confédération, en partie impliqué par les révélations du journal, conteste ce qu'il qualifie de « calomnie diffamatoire » et de « campagne de dénigrement ». En interne, des cadres de Force ouvrière s'indignent et en appellent à mettre « de l'ordre dans les finances » du syndicat.
La crise que traverse Force ouvrière, notamment autour de la question des notes de frais de ses dirigeants, est une « très mauvaise nouvelle », a déclaré mardi 13 novembre le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.