Une consultation des salariés d'Air France sur l'accord pluriannuel d'augmentation des salaires débutera le 26 avril, a annoncé son PDG lors d'une conférence de presse ce vendredi. « Si le résultat est négatif, je ne vois pas comment je pourrais rester à la tête d’Air France », a prévenu Jean-Marc Janaillac. « Mon avenir personnel n'est rien comparé au regard de l'immense enjeu qu'est l'avenir d'Air France », affirme-t-il.
Le conflit sur les salaires qui dure depuis deux mois a déjà coûté près de 300 millions d'euros à la compagnie aérienne. Pour en sortir, la direction a proposé un accord sur une augmentation immédiate des salaires de 2 % puis une hausse de 5 % répartie sur une période de trois ans. Soumis aux syndicats en début de semaine, ceux-ci avait jusqu'à ce midi pour l'accepter ou non. Ils ont refusé. Ils demandent un rattrapage immédiat de 5,1 % sur l’année 2018.
Un référendum très critiqué
Karine Monségu, l'une des porte-paroles de la CGT Air France, juge la méthode « un peu cavalière ». Pour elle, la stratégie de Jean-Marc Janaillac vise avant-tout à contourner les revendications de l'intersyndicale. Un avis partagé par Beltran Ybarra, du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL). « C'est l'illustration parfaite de l'absence de dialogue social dans cette entreprise (...) S'ils lancent ce référendum, c'est pour essayer de semer le doute et provoquer une immobilisation », estime-t-il. Mais il pense que la proposition de la direction ne suffira pas à satisfaire les pilotes.
Les grévistes exigent des augmentations pour rattraper le gel des salaires consenti depuis 2011, dans un contexte de résultats records pour Air France avec un bénéfice d'exploitation en 2017 d'1,5 milliard d'euros. Les employés d'Air France, tous secteurs confondus, auront donc du 26 avril à début mai pour répondre par vote électronique. En attendant, les organisations syndicales maintiennent les préavis de grève pour les 23 et 24 avril prochain. Et en parallèle les pilotes de ligne poursuivent les négociations sur les revendications qui leur sont propres.