D'après les révélations de Mediapart, le numéro deux mondial du luxe, le Français Kering (ex-Pinault-Printemps-Redoute), a mis en oeuvre un immense montage occulte pour échapper à l'impôt.
L'affaire remonte à l'an 2000 et au rachat par le groupe de François-Henri Pinault de la célèbre marque italienne Gucci, devenu rapidement le véritable fleuron du groupe.
En réalisant cette opération, Kering rachète aussi la plateforme de logistique et de distribution de Gucci, basée en Suisse et qui bénéficie d'un traitement fiscal avantageux puisqu'elle ne paye que 8 % d'impôt sur les bénéfices.
Optimisation ou évasion ?
Selon Mediapart, cette plateforme encaisse l'écrasante majorité des recettes et donc des profits. Kering lui aurait peu à peu confié la facturation des ventes de toutes ses marques de luxe, dont les Françaises Yves Saint Laurent et Balenciaga.
Le groupe Kering a réagi en faisant savoir qu'il s'acquittait de ses impôts en Suisse et que son modèle d'exploitation était connu des autorités fiscales.
Optimisation ou évasion fiscale ? La justice italienne a suffisamment de doutes, en tout cas, pour mener l'enquête depuis la fin 2017. Elle soupçonne Gucci d'avoir fait échapper au fisc jusqu'à 1,3 milliard d'euros.