19 milliards d'euros en 2010, plus de 25 en 2013, et aujourd'hui 38,5 milliards : un « dérapage considérable » estime la Cour des comptes au sujet du coût prévisionnel du Grand Paris Express. D'autant que les montants pourraient encore augmenter.
Le projet prévoit la construction de 200 kilomètres de nouvelles lignes automatiques de métro à Paris et dans sa proche banlieue. L’objectif est de désengorger le réseau actuel et mieux relier entre eux les départements qui entourent la capitale.
Pour expliquer l'explosion du budget de cet ambitieux projet, la Cour des comptes dénonce des « décisions discutables » et une gestion « contestable ». En ligne de mire, la Société du Grand Paris, une entreprise publique créée par l'Etat spécifiquement pour ce projet, dont la gouvernance est jugée « trop tournée vers la dimension politique » et « pas assez vers la maîtrise » des coûts.
Cette « dimension politique », c'est notamment la volonté d'anticiper la livraison de certaines lignes pour les Jeux olympiques de Paris en 2024, alors que le projet initial prévoyait 2030 pour l'ensemble des nouvelles lignes. Un calendrier resserré « quasi inatteignable » juge la Cour des comptes, et qui induit des « pratiques anticoncurrentielles » « à des prix élevés. »