Les entreprises privées qui travaillaient pour Carillion commencent à donner de la voix, mettant en garde contre les graves conséquences sociales de cette faillite puisque leurs employés ne seront plus payés après ce mercredi 17 janvier à moins que d'autres compagnies ne viennent prendre le relais de Carillion.
Le géant du BTP cumule des contrats en cours auprès du secteur public ou en partenariat public-privé d'un montant d'environ 1,9 milliard d'euros et on estime qu'il doit désormais de l'argent à quelque 30 000 entreprises. Carillion fournissait notamment des services de restauration pour des écoles et des hôpitaux, assurait l'entretien de quelque 50 000 logements du ministère de la Défense, et avait entrepris des projets comme la nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse qui doit relier Londres au nord de l'Angleterre.
Le gouvernement conservateur est désormais sous une intense pression, accusé par les syndicats comme par l'opposition d'avoir continué à accorder des contrats au groupe qui accumulait pourtant les erreurs de gestion avec notamment de très hauts salaires consentis à certains de ses anciens dirigeants.
« La faillite de Carillion marque un tournant », a déclaré Jeremy Corbyn. Le chef du parti travailliste appelle d'ailleurs à mettre fin à « l'arnaque des politiques de privatisation qui se sont avérées extrêmement dommageables pour les services publics » et qui ont selon lui « plumé les contribuables de milliards de livres ».