Le premier défi de l'industrie aéronautique française est de trouver la main d'œuvre nécessaire dans ce secteur de pointe. Des ingénieurs, mais aussi et surtout des ouvriers qualifiés que les PME aéronautiques ont du mal à attirer. Eric Trappier, à la tête de Dassault Aviation et président du Gifas, le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales : « Il faut redonner goût aux métiers industriels. Vous prenez les chaudronniers, vous prenez les mécaniciens, personne ne veut aller travailler à l’usine. Il faut que l’éducation nationale aussi s’intéresse à la formation ».
C'est toute une filière qui doit se mettre en ordre de bataille, pour tenir le choc : absorber la hausse des cadences, rester dans la course à l'innovation alors que des concurrents aux dents longues sont tentés de profiter de leur position dominante. Les industriels français s'inquiètent particulièrement de l'arrivée du coûteux chasseur F-35 Lightning II américain, déjà adopté par 5 pays européens membres de l'Otan : « Quand vous avez un F-35, vous rentrez de manière totalement intégrée dans la manière de fonctionner des Américains. Donc si vous avez besoin d’un cloud pour travailler, ce cloud est américain. Dans le civil, c’est la problématique des Gafa qui sont surpuissants dans tout un tas de domaines, d’ailleurs y compris dans le spatial puisqu’ils vont lancer des constellations, des satellites etc. ».
Et les Chinois, eux aussi, sont dans la course y compris dans les technologies de défense : « Ils vont nous rattraper, cela ne fait aucun doute », conclut Eric Trappier.