En zone euro, l'indice PMI Markit - c'est un indicateur des directeurs d’achat qui montre l'activité manufacturière d'un pays - a été de 60,6 en décembre, son meilleur niveau depuis que cette statistique existe, c'est-à-dire depuis juin 1997. Rappelons que la barre des 50 marque la frontière entre croissance et contraction de l'activité. On est donc largement au-dessus.
L’euphorie européenne
Les industriels irlandais, grecs, néerlandais ou encore espagnols ont tous connu en 2017 une croissance de leur activité inédite depuis plusieurs années. En Allemagne le secteur privé a enregistré en décembre son taux de croissance le plus soutenu en plus de six ans et demi. Les entreprises allemandes semblent ignorer la crise politique qui secoue le pays pour se concentrer sur la demande qui accélère aussi bien dans le pays qu'à l'international.
Même son de cloche du côté des industriels français qui constatent l'accumulation de nouvelles commandes dans leurs carnets. Le moral des chefs d'entreprises français est au beau fixe sur les douze mois à venir, notamment, dans l'industrie et les services. Seule l'Italie semble à l'écart de cette euphorie européenne avec une croissance manufacturière qui ralentit légèrement.
Les signaux d’alarme outre-Manche
La croissance du secteur manufacturier britannique s'est enlisée en fin d'année, après le mois de novembre le plus actif depuis quatre ans. L'indice PMI britannique s'est établi à 56,3 en décembre, contre 58,2 en novembre. La Grande-Bretagne ne quittera l'Union européenne qu'en 2019, mais l'incertitude sur les relations futures entre ce pays et les Vingt-Sept pénalise son industrie, et particulièrement son secteur automobile. Les industriels britanniques réduisent leurs investissements et attendent avant d'y voir clair.
L’industrie chinoise accélère contre toute attente
La Chine reste le moteur de la croissance mondiale. Les enquêteurs de l'institut Markit ont constaté un véritable sursaut du secteur industriel en Chine. La preuve : l'indice PMI chinois est au plus haut depuis quatre mois. Les économistes pensaient que les mesures drastiques prises par Pékin pour lutter contre la pollution atmosphérique, le ralentissement du marché immobilier et la hausse des taux d'intérêt allaient entamer le dynamisme de la deuxième économie mondiale. Rien de cela. La Chine a finalement mieux résisté que prévu. Une bonne surprise, donc, qui a immédiatement fait monter les Bourses asiatiques.
Les Etats-Unis aussi
Un rebond de l'activité manufacturière observé également aux Etats-Unis, après un mois de novembre morose. C'est la région de Chicago qui a enregistré l'une des plus belles performances. Pour l'ensemble des Etats-Unis, l'indice des directeurs d'achat est de 55,1, en décembre, au plus haut depuis mars 2015. Ce qui montre l'amélioration notable de la santé du secteur industriel. Les entreprises embauchent à un rythme pas vu depuis trois ans. Les industriels américains ont terminé 2017 en beauté. Et ils comptent poursuivre en 2018.
(Re) lire : L’OCDE table sur une croissance mondiale de 3,7% en 2018