Assurance chômage des indépendants: les auto-entrepreneurs très intéressés

Le gouvernement Macron s'attaque à son deuxième grand chantier social : la réforme de l'assurance chômage. Plusieurs promesses de campagne ont été faites : ouvrir aux travailleurs indépendants et aux salariés démissionnaires l'accès à une garantie chomage, mais également taxer les entreprises qui recourent régulièrement à des contrats courts. Les partenaires sociaux sont donc de nouveau invités au ministère du Travail pour ouvrir les négociations. L'Igas, l'inspection générale des affaires sociales a rendu un rapport provisioire sur l'octroi des indemnités chômage aux travailleurs indépendants. L'instauration de ce nouveau régime pourrait s'avérer plus complexe que prévue.

Thibaud Lemonnier est un jeune entrepreneur de 26 ans. Il a lancé il y a 18 mois Ouiflash, une société de production d'images, de photos et de vidéos de visites virtuelles. Il approuve la future mesure et souhaite que les 3,3 millions de travailleurs indépendants soient concernés. « Le cas de figure idéal, ce serait de pouvoir prévoir un système de cotisation publique pour chaque personne qui se lancerait à son propre compte et qu'elle puisse en bénéficier en cas d'échec de l'activité pour qu'il puisse se lancer sur le marché du travail », explique-t-il.

Le texte pourrait imposer des conditions d'éligibilité : exiger par exemple que l'activité existe depuis au moins un an. Le montant de l'indemnisation, sa durée, sa récurrence, mais aussi l'instauration d'une carence ou encore l'interdiction de recréer une entreprise ayant la même activité avant un certain délai, sont autant de conditions restrictives qui inquiètent Thibaud Lemonnier.

« Je ne suis pas certain que ce soit très pertinent de proposer ce type de restrictions. On ne se lance pas dans l'entreprenariat ou à son compte pour bénéficier de prestations de manière abusive. Il peut y avoir plein de raisons à l'arrêt d'une activité. Et c'est important si on bénéficie de cette couverture de pouvoir laisser la porte ouverte à une reprise d'activité potentiellement sur le même secteur. Evidemment, il faut un cadre à tout cela et par contre assurer un suivi », admet le jeune entrepreneur.

Toutes ces pistes feront l'objet d'arbitrages durant les semaines à venir.

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