Le consensus est de façade à Vienne entre les membres de l'Opep, menés par l'Arabie saoudite, et les non-Opep, dominés par la Russie. S'ils affichent tous la volonté de prolonger la baisse de leur production jusqu'à la fin 2018, pour continuer à rééquilibrer le marché pétrolier, ces 24 pays exportateurs voient leur alliance scellée en novembre 2016 se fissurer un peu. Les moins motivés se donnent la possibilité de faire le point dès le mois de juin et d'augmenter à nouveau leur production de brut.
C'était la volonté de la Russie, claironnée d'ailleurs par son géant du pétrole Rosneft, pressé de rouvrir les vannes. Le pétrole à 60 dollars convient aux Russes, mais aussi au sein de l'Opep à l'Irak et l'Iran. En revanche, c'est un niveau encore insuffisant pour l'Arabie saoudite, Riyad aurait préféré un engagement sans condition un peu plus long, au moins jusqu'à l'automne prochain.
En attendant, l'effort de modération de la production de l'Opep est - et c'est nouveau - imposé à la Libye et au Nigeria. Mais en l'absence de plafond précis et étant donné la fréquence des perturbations dans le delta pétrolier du Niger, ces contraintes restent encore très théoriques.