Les marchés ont immédiatement sanctionné la déclaration unilatérale d'indépendance catalane. Face à l'incertitude devant l'avenir, accrue avec la décision de mise sous tutelle de la région, les entreprises implantées en Catalogne devraient accélérer leur départ.
Depuis le 2 octobre, au lendemain du référendum d'autodétermination, plus de 1 500 entreprises ont transféré leur siège social hors de Catalogne. Parmi elles, les banques Caixabank et Sabadell et le groupe gazier Gas natural. Plus de 1 000 PME ont manifesté l'intention d'en faire autant. Par ailleurs, plus d'une entreprise sur trois estime que la crise lui fait subir des pertes économiques, ce qui devrait encore s'aggraver.
L'emploi ne devrait cependant pas pâtir de la situation à court terme, estime Paul Dembinski, directeur de l'Observatoire de la finance à Genève et professeur à l'université de Fribourg. « Entre déménager le siège social et déménager des instruments de production, il y a quand même un pas », prévient-il.
« Mais les gens vont investir ailleurs », prédit Paul Dembinski, car la déclaration d'indépendance et la mise sous tutelle de la Catalogne va provoquer une période d'instabilité, traversée de tensions sociales, de ruptures d'approvisionnement. « Les entreprises n'aiment pas ce type de risques », explique-t-il.
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Avec la mise sous tutelle votée par le Sénat, Madrid va prendre le contrôle des finances publiques catalanes sans être totalement assuré de la coopération des fonctionnaires catalans. Des risques de désorganisation sont attendus. Déjà le gouvernement espagnol, à la suite du FMI, anticipe une baisse de la croissance en 2018. Signe inquiétant : les entreprises de la région la plus dynamique d’Espagne ont commencé à geler leurs investissements.