Le ministre de l'Economie qualifie le budget de « sincère » et affirme qu'il a été construit sur des données réalistes et non optimistes. « Un scénario prudent en 2018 et raisonnable en 2019 », assure Bruno Le Maire. Et tant mieux s'il y a de bonnes surprises dans un an.
Concrètement, le budget présenté ce mardi prévoit une baisse d'impôts de 10 milliards d'euros, dont 6 pour les ménages. Les salaires vont augmenter grâce à la suppression des charges sociales chômage et maladies, mais ce sera infime, car la hausse de 1,7 % de la CSG effacera quasiment l'augmentation.
Création d'un impôt sur la fortune immobilière
Par ailleurs, 80 % des foyers seront progressivement exonérés de la taxe d'habitation et les plus modestes percevront une aide à domicile. Le gouvernement ne touche pas aux produits d'épargne populaire, le livret A et le livret de développement durable resteront défiscalisés. La fiscalité de l'assurance-vie reste inchangée pour les contrats dont les encours ne dépassent pas 150 000 euros par épargnant ; seuls les revenus des versements effectués à partir d'aujourd'hui seront surtaxés. Toujours au chapitre des impôts, le gouvernement supprime l'ISF, l'impôt de solidarité sur la fortune, et seuls les actifs immobiliers seront imposés. Un impôt sur la fortune immobilière va être créé, il reprendra les règles de l'ISF sur l'immobilier.
Du côté des entreprises, 4 milliards de baisse d'impôt sont annoncées. Ce projet de loi de finances allège la fiscalité sur le capital pour favoriser les investissements vers l'entreprise, avec comme nouveauté la mise en place d'un impôt forfaitaire unique de 30 % sur tout le capital. La fiscalité de l'épargne salariale ne sera pas modifiée pour conserver les avantages. L'impôt sur les sociétés passe de façon progressive de 33 à 25 % d'ici la fin du quinquennat. Le crédit impôt recherche sera baissé mais sanctuarisé et un fonds pour l'innovation de rupture doté de 10 millions d'euros sera mis en place. Il sera financé par les cessions de participation de l'Etat dans des entreprises.
15 milliards d’économies
L'autre priorité de ce PLF est de permettre à la France de retrouver sa crédibilité auprès de ses partenaires, donc de baisser la dépense publique et réduire la dette d'ici 2022. Le cap du gouvernement se résume en trois chiffres : cinq, trois et un. Soit 5 points de dette publique en moins, 3 points de dépenses publiques en moins, 1 point de prélèvements obligatoires en moins. Le déficit public sera ramené à 2,9 % du PIB en 2017, et 2,6 % en 2018, afin de sortir la France de la procédure de déficit public excessif dans laquelle elle se trouve depuis 2009.
Comme il l’avait annoncé, le gouvernement engage des coupes budgétaires. La trajectoire prévoit dès 2018 une baisse de la dépense publique de 0,7 point, soit 15 milliards d'euros d'économie dès l'an prochain – 7 milliards pour l'Etat, 5 pour la Sécurité sociale et 3 pour les collectivités territoriales. Des économies qui n'excluent pas de nouvelles dépenses... Le ministère des Armées verra son budget augmenter de 1,7 milliard, l'Education de 1,4 sans oublier les ministères de la Justice et de la Transition écologique.
Reste maintenant à regarder en détail si ce numéro d'équilibriste entre baisse d'impôt, économie et nouvelles dotations, est tenable.