Après neuf mois de mobilisation, GM&S ne mettra donc pas la clé sous la porte. Mais pour les salariés, il n'y a pas vraiment de quoi se réjouir. Cent cinquante-sept d'entre eux devront trouver une autre occupation, alors que dans leur département la Creuse, l'usine était le deuxième employeur privé et que leur moyenne d'âge dépasse les 50 ans.
Un cataclysme selon les syndicats et les élus locaux. Dès lundi, 10h, les ouvriers seront convoqués à une cellule de reclassement à l'usine de La Souterraine. Le nouveau PDG, Alain Martineau, y sera. Dominique Beaubert, 36 ans d’ancienneté, est l’un de ceux qui ne seront pas repris. Il est amer. « Je me considère comme parti maintenant. Partir et laisser 36 ans d’ancienneté comme ça, sans rien avoir en plus, c’est nous prendre comme des moins que rien (…) Ils nous disent qu’ils vont essayer de nous reclasser dans les sites Renault, Peugeot… Je ne vais certainement pas aller travailler chez eux. A 54 ans, je ne sais pas du tout sur quoi rebondir », confie-t-il.
Pour l'heure, seule une trentaine de salariés de GM&S auraient accepté le plan de départs volontaires. Les syndicats se battent pour « l'indemnisation des blessés », autrement dit les futurs salariés licenciés. Ils réclament des indemnités extra-légales de 75 000 euros par personne ainsi que le financement de formation et reclassement des ouvriers licenciés.
Les constructeurs automobiles PSA et Renault doivent participer au financement de ce plan social selon le comité d'entreprise. Mais pour les constructeurs qui, sous la pression des salariés comme de l'Etat, se sont engagés à augmenter leurs commandes de pièces pour 22 millions d'euros par an sur cinq ans, pas question de verser un euro de plus pour GM&S.