Avec notre envoyée spéciale à Poitiers, Aabla Jounaïdi
Les points litigieux concernent le bâtiment de l’usine, des locaux loués par une société commerciale immobilière. L’unique repreneur potentiel de GM&S, GMD, ne veut pas prendre en charge les travaux et l’entretien. Les juges ont toutefois estimé que ce point de litige pouvait être réglé d’ici le 31 juillet, date fixée pour une nouvelle audience à huis clos à Poitiers.
Sorti quelques instants du tribunal, le juge Patrick de Lassée a expliqué que ses collègues et lui font « tout pour maintenir l’usine » en activité. On mesure dans ces propos que cette affaire GM&S qui n’en finit plus sort de l’ordinaire.
Les ouvriers, eux, sont épuisés par cette incertitude qui se prolonge. La semaine dernière, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire était pourtant venu les rassurer, leur garantissant que « pas un seul salarié ne sera laissé de côté » et que la « pérennité du site pour les cinq ans qui viennent » sera assurée.
Aujourd’hui, ils réclament simplement qu’une décision soit prise. « C’est vraiment n’importe quoi. On repousse, on repousse et on en arrive toujours au même point, dénonce ainsi Patrick Brun, délégué CGT. Les gens en ont vraiment marre, ils sont épuisés. A un moment donné, il va falloir prendre une décision, bonne ou mauvaise, parce qu’on ne peut pas jouer avec les nerfs des gens comme ça. »
L’Etat a pesé de tout son poids sur les constructeurs automobiles PSA et Renault, principaux clients de l’équipementier, pour qu’ils augmentent le volume de leurs commandes jusqu’à 2022 et même pour qu’ils participent au renouvellement des machines. Car en cas de fermeture de cette usine située dans la Creuse, un département sinistré, les dégâts iraient bien au-delà des 277 emplois perdus.
Les ouvriers ne lâchent pas la pression. Ils entendent mettre à profit la semaine pour négocier des primes supra-légales pour les 150 de leurs collègues qui partiraient en cas de reprise partielle. Car la moyenne d’âge de ces ouvriers est de 50 ans.