Ils sont arrivés par autocars depuis La Souterraine, dans la Creuse, à quelque 200 km de là. Dès l’aube, environ 150 salariés de l’équipementier GM&S ont bloqué les accès de l’usine PSA de Sept-Fons, où sont fabriqués des blocs de moteurs Diesel et des disques de freins. Des pneus et des palettes ont été déposés devant les entrées, et dans la matinée, des salariés se sont couchés sur la chaussée pour empêcher la sortie d’un camion.
Objectif : faire pression sur le constructeur automobile afin de « limiter la casse sociale », alors que leur entreprise a été placée en liquidation judiciaire et qu’une seule offre de reprise a été déposée.
Cette offre de l’entreprise GMD permettrait la sauvegarde de 120 emplois sur 277. Salariés et syndicats de GM&S se battent pour en sauver le plus grand nombre et négocier au mieux les indemnités de départ de ceux qui seraient licenciés. Ils exigent notamment une prime « supralégale » qui s’ajouterait aux indemnités normales de licenciement et qui, selon eux, pourrait être payée par PSA et Renault, les deux principaux clients de l’équipementier.
PSA, qui a déjà accepté d’augmenter son carnet de commandes à 22 millions d’euros par an et à financer la modernisation de GM&S, dénonce une « agression » et menace de revenir sur ses engagements. Un risque que les salariés prennent au sérieux. « Bien sûr qu’on vit avec ce couperet au-dessus de nos têtes. Mais on est face à des murs, alors on essaie de se faire entendre autrement. On est les premiers à le regretter. Cela démontre bien le degré de désespoir des salariés », estime Vincent Labrousse, représentant CGT de GM&S.
Il réclame un seuil minimal pour la prime supralégale, situé en 30 000 et 95 000 euros, et la possibilité d’aller jusqu’au mois de septembre. Les salariés veulent un sursis supplémentaire pour que le repreneur améliore son offre, alors que le tribunal de commerce de Poitiers a prévu de statuer dans deux semaines sur l’offre de GMD.
Interpellé lors des séances de questions à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a appelé les salariés à ne pas faire échouer les négociations en cours.