Les 44 appareils disponibles sur le marché ont été testés selon différents critères : possibilité de remplacer la batterie ou écran, disponibilité de pièces de rechange, absence de logiciels spéciaux pour remettre en état de marche un appareil.
Et le verdict de l’étude de Greenpeace réalisée avec iFixit est sans appel : Samsung, Apple ou encore Microsoft sont de très mauvais élèves. En cas de pépin, impossible de réparer un appareil électronique de ces marques. Elles obtiennent les pires notes. « On parle notamment des smartphones de Samsung, du dernier ordinateur portable de Apple, ainsi que des tablettes et des ordinateurs portables de Microsoft. Les différents appareils de ces marques sont vraiment très difficiles à réparer, dénonce Robin Perkins, chargé de la campagne Rethink-it chez Greenpeace. Nous demandons à ces trois entreprises, au nom des consommateurs, de changer leur design pour faire les produits qui seraient plus réparables ».
Mais ces trois marques ne sont pas les seules. Ainsi, 70 % des appareils passés au crible ont un problème qui ne peut pas être résolu par une réparation.
Néfaste pour les populations et la planète
La vie raccourcie des produits électroniques à des conséquences économiques aussi bien pour les consommateurs et que pour l'environnement. Des milliards d’appareils sortent chaque année et ne fonctionnent qu’un certain laps de temps. Or leur fabrication est néfaste pour la planète. « Le processus de fabrication de ces appareils nécessite l’utilisation de métaux rares et de produits chimiques. On utilise principalement des énergies fossiles. On a également une explosion de déchets quand ces appareils tombent en panne ou sont jetés. Le recyclage dans certains pays africains ou d’Asie, où la législation laisse à désirer, est dangereux pour la santé des populations qui y travaillent, mais aussi pour les ressources de la planète », ajoute Robin Perkins.
Dans son rapport publié en 2015, l’Université des Nations unies estimait que le poids des déchets électroniques devrait passer de 41,8 millions de tonnes en 2014 à 47,8 millions en 2017.
Quelques bons élèves
Pourtant, les bons élèves existent. Greenpeace en a trouvé quelques-uns. Le néerlandais Fairphone, HP avec sa tablette Elite, ou encore Dell. Preuve, note Robin Perkins, qu'il est possible de concevoir des produits réparables et même d’en faire un outil de marketing.
Car la voix des consommateurs compte. Les marques les écoutent attentivement et scrutent leurs modes d’achat. « On a tous le pouvoir en tant que consommateur d’exiger des grandes marques de changer leurs processus de fabrication », estime le chargé de campagne Rethink-it chez Greenpeace. « Cela peut avoir un impact énorme sur les fabricants. Les entreprises peuvent changer leur vision des choses. Elles se diront : les consommateurs veulent que nos produits durent et qu’ils soient réparables, alors il faut en leur donner », conclut Robin Perkins.
De quoi donner quelques idées à des associations des consommateurs… Présente dans la loi sur la transition énergétique adoptée par le Parlement français en 2015, l'obsolescence programmée est devenue une infraction punie de deux ans de prison et 300 000 euros d'amende.