Extérieurement, le C919 n'a rien à envier à ses concurrents directs, l'A320néo d'Airbus et le 737 Max de Boeing. Le dessin est assez classique et existe en Occident depuis une bonne vingtaine d'années.
Les premières maquettes de l'avion ont été présentées au début de la décennie, et le prototype a vu le jour en 2015. Le premier vol annoncé pour fin 2016 a dû être repoussée de six mois. Pour la Chine, c'est un motif de fierté, car elle n'est jamais parvenue à développer un appareil de cette gamme.
D'ailleurs, tout n'est pas Chinois sur cet avion, loin de là. Les deux réacteurs sont des LEAP construits par le Français Safran et l'Américain General Electric. La Chine vient d'investir 7 milliards d'euros pour développer ses propres réacteurs, mais avait choisi ce moteur dès le début du programme C919 afin de limiter les risques et gagner du temps.
Beaucoup d’équipements électroniques sont d'origine américaine - Rockwell Collins, associé à des partenaires chinois, Honeywell - et même israélienne. Les Chinois ont en effet fait comme tous les grands constructeurs : ils ont dessiné un avion et l'ont équipé de ce qui se fait de mieux dans le monde. Le C919 s'imposera certainement sur le marché intérieur chinois car les besoins nationaux sont estimés à plus de 6 000 avions dans les 20 ans à venir, mais les certifications par les autorités des aviations civiles européennes et américaines pourraient prendre de 4 à 7 ans.
Par ailleurs à ce jour, le constructeur chinois n'est pas en mesure de garantir une assistance technique globale comme le font Airbus et Boeing, ce qui pourrait décourager les compagnies clientes.