L'accès à la présidence de la FNSEA d'une femme, éleveuse porcine dans l'ouest de la France, représente le changement le plus net. Christiane Lambert remplacer Xavier Beulin, gros céréalier président d'un groupe agro-industriel, décédé le 19 février dernier, à l'âge de 58 ans.
Au titre de la continuité, Christiane Lambert était depuis 2010 première vice-présidente de la FNSEA. Elle-même exclut d'emblée un virage à 180 degrés du syndicat agricole au moment où la profession est confrontée à de multiples crises de la viande, du lait, des céréales, et à l’entrée en vigueur d'une nouvelle politique agricole commune à partir de 2020.
Avenir de l'agriculture française
Née à la ferme en 1961, détentrice d'un BTS agricole, Christiane Lambert a été à 20 ans présidente des jeunes agriculteurs du Cantal, en Auvergne, puis première femme présidente du Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA).
Critique de ceux qui ne voient d'avenir pour l'agriculture française que dans le « tout-biologique », elle est cependant engagée dans la défense d'une agriculture raisonnée et respectueuse de l'environnement, au sein d’une organisation, la FNSEA, souvent accusée de productivisme et d'usage massif de produits phytosanitaires.
Le syndicat patronal domine largement le paysage syndical agricole français. Lors des dernières élections professionnelles aux chambres d'agriculture en 2013, il a reçu 53,4% des voix, contre 20,5% à la Coordination rurale (droite), 18,5% à la Confédération paysanne (gauche), et 1,5% au petit Modef (ex-communiste).