En un an, le bâtiment a perdu 10 800 postes, certes c'est moins que les 35 000 destructions d'emplois de 2015, mais décevants, car le secteur ne s'inscrit pas dans la tendance générale. Au dernier trimestre 2016, les autres secteurs marchands, tous confondus, ont augmenté de 0,4% les créations de postes, alors que dans le même temps la construction en perdait 0,2%.
Visiblement l'emploi dans ce secteur n'est pas corrélé à l'activité, car les ventes de logements neufs ont pourtant bien décollé. Un écart qui s'explique par le fait que les 10 000 destructions d'emplois ont été compensées par 10 000 emplois intérimaires.
Quant aux aides instaurées par le gouvernement pour soutenir les travaux de rénovation dans l'ancien, elles s'avèrent insuffisantes, car le secteur est confronté à plusieurs difficultés. Il souffre de la concurrence du travail au noir, mais aussi de la présence de travailleurs détachés. Au mépris de la loi, les moins scrupuleux bravent les interdits en travaillant 60 heures par semaine y compris le soir et le week-end.
De plus, les aides publiques sont trop restrictives, car orientées sur la rénovation énergétique. Mais les hivers sont de moins en moins rigoureux, donc les dépenses moins lourdes, par conséquent ce genre d'investissement n'est pas une priorité pour les propriétaires.
Par ailleurs, la moyenne de détention d'un bien s'est considérablement raccourcie. Elle est d'environ 9 ans. Une durée trop courte pour récupérer à la revente le coût de l'investissement.