Malgré le Brexit, l’économie du Royaume-Uni ne va pas si mal

Theresa May a livré, ce mardi 17 janvier 2017, sa feuille de route pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Les fuites dans la presse laissaient présager un Brexit dur, un Brexit « clair et net ». Mais si la Première ministre britannique a annoncé le retrait prochain du marché unique et de l'Union douanière européenne, des décisions qui pourraient avoir des conséquences sur l'économie, elle a aussi assuré que les négociations sur le Brexit seraient soumises au vote du Parlement et qu’elle voulait un nouvel accord douanier avec l’UE. Malgré les inquiétudes, l'économie avait jusqu'ici bien résisté au vote du Brexit en juin dernier. Et si la livre avait perdu 20 % de sa valeur en sept mois face au dollar, elle a rebondi aujourd’hui, depuis les annonces de Theresa May.

L'économiste en chef de la Banque d'Angleterre a fait son mea culpa, il y a quelques jours : il a reconnu avoir été trop pessimiste. Au final, une série d'indicateurs dépeint une économie résiliente au Royaume-Uni. Le chômage, fin octobre 2016, était stable, en dessous de 5 %. Les ventes d'automobiles neuves ont atteint un record l'année dernière. Et pour l'ensemble de l'année 2016, le produit intérieur brut (PIB) devrait être en hausse d'environ 2 %.

L'économie résiste donc plutôt bien même si la dépréciation de la livre sterling a eu pour effet de faire grimper le prix des produits importés, dont les produits alimentaires, ce qui a menacé le pouvoir d'achat des ménages. Mais depuis les annonces de Theresa May, ce mardi 17 janvier, la livre est déjà remontée face au dollar et à l’euro. La livre a intensifié sa progression au moment où la Première ministre a déclaré vouloir faire voter le Parlement britannique sur l'accord final du Brexit et vouloir avoir accès au marché unique à travers une nouvelle union douanière.

« La livre a décollé car le discours de Theresa May était beaucoup moins agressif que ne le craignaient certains », a commenté Neil Wilson, de ETX Capital. « Des fuites judicieuses dans les derniers jours avaient préparé les investisseurs à un discours plus agressif », a-t-il ajouté.

Mais, globalement, si le Fonds monétaire international (FMI) vient de revoir ses prévisions pour 2017 à la hausse, elle les a abaissées pour 2018. La Banque mondiale est, elle, encore plus réservée. Elle a sabré sa prévision de croissance de 0,9 point de pourcentage à 1,2 % dès cette année.

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