Breitbart, le site pro-Trump qui veut s’implanter en France

Breibart, c’est ce pure player connu pour ses approximations, voire ses contre-vérités, qui était dirigé par le nouveau haut conseiller à la Maison Blanche Steve Bannon avant qu’il ne soit recruté pour diriger la campagne de Donald Trump.

Le portrait-robot de ce Breitbart News français manque encore de finesse. Mais dès juillet dernier, Steve Bannon, alors patron du pure player, en avait donné les grandes lignes dans une interview au site français Radio-Londres. Une dizaine de journalistes produiraient des contenus dans la langue de Molière, qui seraient ensuite traduits en anglais. Un contenu essentiellement politique. L'ambition est d'ouvrir avant le printemps 2017 et de couvrir la présidentielle.

Ce porte-voix de la « droite alternative » américaine (Alternative right), mouvement nationaliste blanc, ne fait pas mystère de ses préférences : le cœur du site penche pour le Front national. Steve Bannon qualifie même la députée Marion Maréchal-Le Pen « d'étoile montante ».

Lancé en 2007, Breitbart News a connu une croissance fulgurante, due à sa bonne connaissance du fonctionnement de l’information numérique. « Ils ont une bonne connaissance des médias sociaux, de Facebook, notamment. Et puis ils travaillent avec acharnement, ils produisent des articles sans relâche. Bref, ils comprennent comment Internet est structuré et comment instiller leurs idées dans la société », explique Erik Wemple, chroniqueur média au Washington Post.

Mais pour ce Breitbart français, il faudra encore attendre. Pour l'instant, selon Reuters, Breitbart News en est encore au recrutement des journalistes. Il se serait bien implanté en France plus tôt s’il n’avait pas déjà eu fort à faire avec la présidentielle américaine.

Les liens entre le site dit d'information et la sphère politique sont étroits. Steve Bannon a été choisi par Donald Trump pour le conseiller à la Maison Blanche. De son côté, Raheem Kassam, le rédacteur en chef de l'édition londonienne lancée en 2013, a été un proche conseiller de Nigel Farage, le chantre du Brexit. Aux Etats-Unis, cette proximité avec le pouvoir pourrait d’ailleurs permettre à Breitbart News de se développer davantage. « Je pense que ça va apporter à Breitbart beaucoup de scoops, beaucoup d'infos. Et cela va sans doute créer une énorme synergie entre la Maison Blanche et Breitbart », avance Erik Wemple.

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