Bruxelles punit sévèrement une entente illicite entre fabricants de camions

2,93 milliards d'euros, c'est la somme que vont devoir payer les constructeurs européens de camions pour avoir participé à un cartel, c'est-à-dire à une entente illicite entre eux. Ils disposent de trois mois pour payer cette amende record qui ira au budget européen et réduira la contribution annuelle des Etats et donc des contribuables. À eux seuls, les véhicules concernés représentent 90% des trente millions de camions circulant sur les routes européennes. L'amplitude de cette entente ainsi que sa durée exceptionnellement longue (14 ans) explique le montant de la sanction qui atteint près du double du record précédent pour un cartel.

De notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet

Lors d'une rencontre dans un hôtel bruxellois en janvier 1997, ces cinq constructeurs européens de camions ont lancé un cartel qui a duré jusqu'en 2011. Cette collusion scellée par des dirigeants de haut niveau de ces entreprises consistait selon la Commission européenne en trois ententes : d'abord sur les prix bruts, c'est-à-dire le prix des camions à la sortie de l'usine, ensuite sur le calendrier pour la mise en place des technologies de réduction d'émission de gaz à effet de serre et enfin sur la répercussion sur les clients des coûts des technologies en question.

Cette amende aurait d'ailleurs pu être encore plus lourde, tout d'abord parce qu'elle a été réduite de 10% car les cinq constructeurs ont reconnu leur participation au cartel. D'autres ont bénéficié de la clémence des services européens de la concurrence comme MAN, filiale de Volkswagen, exemptée d'amende pour avoir dénoncé le cartel ou Volvo-Renault qui voit son amende réduite de 40% pour avoir collaboré à l'enquête mais qui devra tout de même payer plus de 670 millions d'euros.

C'est l'Allemand Daimler qui écope de l'amende la plus lourde avec un peu plus d'un milliard d'euros.

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