Impossible pour l'heure de dire précisément combien coûteront ces inondations. Mais au bas mot, la facture s'élèvera à 600 millions d'euros, selon l'Association française des assurances (AFA). La Maif, pour sa part, parle de près de 2 milliards d'euros de dégâts.
Pas de quoi pour autant ralentir l'économie française, a assuré le ministre des Finances, Michel Sapin. En revanche, pour les zones touchées, les conséquences seront lourdes.
Agriculteurs, commerçants, chefs d'entreprises et particuliers attendent avec impatience les indemnisations des assurances. Elles devront leur être versées sous trois mois, une fois l'état de catastrophe naturelle décrété, ce qui devrait être le cas mercredi en Conseil des ministres.
Catastrophe naturelle
Ce lundi matin, les assureurs seront reçus par la secrétaire d'Etat à l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, afin de simplifier et d'accélérer les procédures. Et mardi, Emmanuel Macron s'entretiendra avec les représentants des secteurs du commerce, du tourisme et de l'hôtellerie-restauration. Des secteurs éprouvés ces derniers mois, entre les inondations, les grèves et les attentats. Les organisations patronales demandent des mesures de soutien, comme un report du versement des cotisations sociales.
Enfin, en ce qui concerne les entreprises, les bâtiments et les équipements publics, l'Etat étant son propre assureur, ce sera à lui de payer.
Dégâts pour les agriculteurs et les éleveurs
Et les agriculteurs n'ont pas non plus été épargnés. Une vingtaine de départements français ont déjà déclenché le fonds de calamité agricole. Avec de vastes étendues de champs sous les eaux, les conséquences sur les cultures et l'élevage sont lourdes.
« Compte tenu de toutes ces cultures qui sont sous l'eau, on va devoir refaire tous les semis de printemps qui vont être complètement noyés », déplore Joël Limousin, vice-président de la FNSEA, le premier syndicat français d'agriculteurs, chargé de la gestion des risques.
Autres « victimes économiques » de ces intempéries, les éleveurs vont être « fortement touchés dans certaines zones avec de l'herbe qui est sous l'eau, ajoute-t-il. Et cette herbe ne sera pas consommable parce qu'il y aura des déchets et des risques notamment de corps étrangers qui pourraient amener des maladies aux animaux. Les agriculteurs ne prendront pas le risque de donner ces fourrages-là aux animaux ».
Précipitations à venir
Petite note d'optimisme, la Seine a amorcé sa décrue, mais les prévisions météo annoncent encore de la pluie pour la semaine à venir. Des précipitations qui ne devraient pas être trop importantes mais qui risquent tout de même d'avoir des effets sur les cours d'eau déjà en crue, comme l'explique Bruno Janet, hydrologue à Vigicrues :
« Ce qui va jouer ce sont les quantités d'eau qui vont tomber et où elle tombe. Parce que quand l'eau sur l'amont du bassin, que ça soit l'amont de la Seine ou de l'Yonne, elle met un temps relativement long pour arriver à Paris. S'il pleut par exemple sur les parties en amont [ce dimanche], l'eau arrivera mercredi ou jeudi sur Paris et le niveau de la Seine sera déjà vraiment redescendu. Mais si elle tombe plus près de la région parisienne, elle va arriver beaucoup plus vite. Ce qui veut dire qu'elle va limiter fortement la décrue de la Seine à Paris. »
Mais ce spécialiste se veut rassurant, puisque les précipitations attendues ne devraient pas être très importantes, avance-t-il : « Pour la Seine à Paris, nous n'avons pas d'inquiétude de retourner sur des niveaux dommageables. Par contre, nous avons des cours d'eau comme l'Essonne par exemple qui est actuellement en crue et qui va avoir son pic de crue pendant la semaine, lundi et mardi. Là-dessus des précipitations supplémentaires vont encore la faire gonfler et avoir des flux encore plus importants. Et c'est sans doute plus sur ces petits cours d'eau qu'il faut avoir une attention que vraiment sur la Seine en elle-même. »