Scandales automobiles: Volkswagen et Mitsubishi dans la tourmente

Volkswagen va payer pour éviter un procès. Le constructeur automobile allemand a trouvé « un accord de principe » pour échapper à la justice américaine dans l'affaire des moteurs diesel truqués afin de tromper les tests antipollution. De son côté, le constructeur japonais Mitsubishi Motors aurait, selon la presse, enjolivé la réalité des rendements énergétiques de ses voitures. Le point sur ces scandales qui frappent l'industrie automobile.

L'accord de Volkswagen prévoit de dédommager les propriétaires des véhicules truqués. Il y en a 500 000 au total aux Etats-Unis. Le géant allemand propose à ses clients, soit de leur racheter leur voiture, soit de la modifier pour la remettre aux normes à ses frais, ou encore d'annuler leur crédit-bail s'ils en ont un.

A relire : les ventes de Volkswagen ont chuté aux Etats-Unis

Volkswagen a aussi accepté de mettre en place un fonds, destiné à financer des mesures de protection de l'environnement. L'entreprise va donc remettre aux normes tous les véhicules. Dans le monde, 11 millions de voitures sont équipées du fameux logiciel truqueur dont 8 millions en Europe où les modifications des moteurs ont déjà commencé. Aux Etats-Unis, les négociations ont été plus compliquées en raison de normes plus strictes.

Cet accord permet au groupe allemand d'échapper à court terme à un procès qui aurait pu lui coûter des dizaines de milliards de dollars. Les différentes parties ont désormais jusqu’au 21 juin pour transmettre tous leurs documents au tribunal. Les marchés ont en tout cas bien réagi à ces annonces, comme à Francfort, où l'action Volkswagen s'est envolée de 5,09% à 127,05 points.

Mitshubishi sous le coup d'une enquête

Au Japon, Mitsubishi Motors se retrouve au coeur d'un autre scandale environnemental. L'entreprise est accusée d'avoir enjolivé de 5 a 10% la réalité des rendements énergétiques de ses minis voitures de 660 cm3 de cylindrée, vendues uniquement au Japon pour moins de 10 000 euros, rapporte rapporte notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles. Leur rendement a toujours été inférieur à celui des deux leaders du marché, Daihatsu et Suzuki.

Selon la presse japonaise, Mitsubishi Motors a aussi truqué la performance énergétique de sa voiture électrique i-MIEV. Il s'agit du premier modèle de ce type produit en série dans le monde en 2009 et vendu, entre autres, en France, sous le nom de Peugeot Ion et de Citroën Zero du temps de la coopération entre PSA et le groupe japonais.

Aujourd'hui, Nissan développerait avec Mitsubishi Motors une mini voiture électrique à bas coût. A en croire le journal Sankei, le truquage des performances des véhicules de Mitsubishi Motors pourrait s'étendre a d'autres modèles vendus à l'étranger comme les Pajero et Outlander.

La police japonaise poursuit ses perquisitions dans les locaux du groupe, lequel a adopté, pour certains de ses modèles, une méthode de calculation de la consommation non conforme à la loi. Le gouvernement japonais qualifie l'affaire « d'extrêmement grave ».


■ Enquête allemande sur l'affaire Volkswagen : des irrégularités chez Renault ?

L'enquête des autorités allemandes sur les émissions des voitures diesel révèle des irrégularités chez le constructeur français Renault, selon une source au sein du gouvernement allemand citée par l'Agence France-Presse. Selon cette même source, les marques allemandes Audi, Porsche, Opel (groupe General Motors), Mercedes (groupe Daimler) et Volkswagen vont devoir rappeler au total quelque 630 000 voitures en Europe.

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