Les cours du pétrole ont dégringolé jusqu'à 70 % par rapport à leurs niveaux mi-2014. En cause : une surproduction des principaux pays producteurs qui pompent entre un et deux millions de barils par jour de plus que nécessaire pour satisfaire la demande.
La réunion de ce dimanche au Qatar visait justement à limiter cette baisse, en mettant en place dans l'idéal un gel de la production en se basant sur les niveaux du mois de janvier, et ce jusqu'en octobre 2016.
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Mais c'était sans compter les fortes tensions qui règnent au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), cristallisées entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui se livrent une guerre par procuration en Syrie et au Yémen. Riyad exigeait que tous les pays membres de l'organisation jouent le jeu. Mais Téhéran ne l'a pas entendu de cette oreille et a boycotté la réunion, refusant de stabiliser sa production de pétrole.
Pas question pour la République islamique de se priver de cette manne financière alors même que les puissances occidentales ont levé les sanctions liées au dossier sensible du nucléaire. En réponse, l'Arabie saoudite menace d'augmenter sa production de barils.
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« Chacun poursuit ses objectifs égoïstes et cela peut conduire aux scénarios les plus imprévisibles », a déploré Valery Goloubev, administrateur du groupe gazier russe Gazprom ce lundi lors d'une conférence sur le secteur de l'énergie à Moscou. Ce statu quo illustre « l'état déplorable des relations au sein de l'Opep », commente de son côté la banque d'investissement Morgan Stanley.
Conséquence, les cours du brent de la mer du Nord ont enregistré une nouvelle baisse de 4,2 % sur les marchés asiatiques ce lundi matin, se maintenant au-dessus de 41 dollars le baril. Une baisse tout juste limitée par une grève du secteur pétrolier au Koweït et la chute du nombre de forages aux Etats-Unis, mais qui devrait vraisemblablement se poursuivre au second trimestre 2016 jusqu'à 35 dollars le baril en moyenne, selon Goldman Sachs.
(Avec Reuters)