Plan pour l'emploi: la dernière bataille de François Hollande?

L'emploi est «la seule question qui vaille au-delà de la sécurité des Français». C'est ce qu'a dit François Hollande ce 18 janvier au moment de la présentation de son plan d'urgence pour l'emploi. Le chef de l'état a présenté une série de mesures volontaristes et libérales pour lutter contre le chômage. Plus de deux milliards d'euros seront dégagés.

«Trois ans d'efforts engagés ont été insuffisants pour faire baisser le chômage durablement», a reconnu François Hollande. Il faut faire plus, être plus volontariste. Il faut redéfinir notre modèle économique et social avec deux objectifs : plus de liberté pour les entreprises et les salariés, plus de sécurité aussi. Pour les entreprises de moins de 250 salariés qui recruteront un salarié en CDI ou en CDD de plus de 6 mois, il y aura une prime de 2 000 euros par an, ce qui permettrait de perenniser tout le système de Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE). 

Autre point majeur, il y aura 500 000 formations de demandeurs d'emploi. Les besoins précis seront  identifiés par région, par bassin d'emploi avec un suivi mensuel des programmes de formation. Et bien sûr aussi un coup de pouce à l'apprentissage. Le gouvernement  va élargir l'offre et les périodes de formation, afin de permettre des entrées dans cette filière tout au long de l'année, a précisé le président, confirmant ce qu'avait évoqué la ministre du Travail, Myriam El Khomri.

Et un coup de pouce notable à l'entreprenariat avec un nouveau régime créé et des avantages fiscaux pour les nouveaux entrepreneurs. Face à cette urgence économique et sociale, l'Etat met les moyens : deux milliards d'euros. «Ce qui compte, avant tout, c'est de faire les réformes attendues, sans autre question que leur utilité et leur pertinence», allusion bien sûr à 2017 et à la fin du quinquennat de François Hollande.

Les réactions sont multiples

Il y a ceux qui s'opposent. Pour Pierre Laurent (PCF), « Il y a une incohérence majeure dans le discours du président de la République, c'est qu'il y a en vérité zéro garantie offerte aux salariés en matière de création d'emplois ». Dans un tweet, Christian Paul, député PS frondeur, indique, lui, que « l'ultime "plan" contre le chômage n'est ni suffisant, ni différent. Une seule certitude: la baisse des protections des salariés. » Même tonalité chez Clémentine Autain (Ensemble) : « Avant, la gauche voulait sécuriser l'emploi. Aujourd'hui Hollande veut sécuriser les licenciements. Cherchez l'erreur. »

Il y a aussi le Front national, qui dans un communiqué, dit que « ce plan n'est sur le fond qu'une compilation de mesures déjà annoncées des dizaines de fois depuis des mois, faisant appel aux mêmes vieilles recettes totalement inefficaces des gouvernements UMP et PS. »

De son côté, le parti socialiste (PS) « appuie les mesures en faveur de l'apprentissage qui est une voie clé pour trouver un emploi durable. L'aide à la création ou la reprise de TPE peut permettre, là encore, de créer de nombreux emplois. Mais ces mesures pour être efficaces, nécessitent un travail au plus près du terrain - régions, départements, bassins d'emploi - et requiert l'engagement de tous. » Eric Ciotti (LR), lui, voit dans cette annonce « une ultime tentative de François Hollande pour masquer la faillite de sa politique et sauver sa candidature à l'élection présidentielle de 2017, qu'il a lui-même liée à une inversion de la courbe du chômage. » Enfin, pour le patron du Medef, Pierre Gattaz, « ces mesures vont dans le bon sens, il faut les appliquer le plus vite possible, [...] nous sommes comme Saint Thomas d'Aquin, nous attendons maitenant de voir des mesures concrètes après ces bonnes déclarations d'intention ».

 

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