Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
La Corée du Nord sans les camps de travail. C'est ainsi que certains salariés ont qualifié le climat de terreur qui régnait au siège du constructeur automobile allemand Volkswagen, dans l'entourage de l'ancien PDG Martin Winterkorn. Le tout-puissant patron n'appréciait pas les critiques et les collaborateurs qui ne le satisfaisaient pas étaient remis à leur place, ou carrément remerciés.
Terrorisés, certains ingénieurs ont préféré truquer les résultats pour éviter de contrarier le colérique Winterkorn. Ce dernier avait annoncé au salon de l'automobile de Genève en 2012, que Volkswagen allait réduire ses émissions de CO2 de 30 % d'ici 2015. Un objectif utopique comme l'a confié un ingénieur à l'hebdomadaire allemand Bild am Sonntag dans l'édition de ce week-end.
Bienveillance politique
Des pneus surgonflés ou un soupçon de gasoil dans l'huile du moteur, ce sont quelques-unes des astuces utilisées pour respecter de manière artificielle le mot d’ordre du patron. Les tests enjolivés ont été transmis à l'office fédéral chargé des véhicules, qui s’est contenté de vérifier sur le papier leur exactitude.
Un exemple parmi d'autres qui prouve que Volkswagen a bien fauté, mais également que les contrôles manquaient considérablement de rigueur. Les responsables politiques faisant toujours preuve d'une bienveillance complice à l'égard de leur très chère industrie automobile.