L'organisation mène une campagne de publicité massive depuis mardi pour mobiliser les internautes : elle multiplie les appels aux dons sur les réseaux sociaux et sur son site wikileaks.org. Et elle fait tourner sur internet un spot publicitaire de 11 minutes, dans lequel intervient le fondateur de Wikileaks, Julian Assange lui-même. Il y explique pourquoi il est nécessaire de révéler le contenu du Traité transatlantique, un accord qui d'après lui favorisera les multinationales au détriment des politiques publiques.
Yanis Varoufakis fait campagne
Cette campagne fonctionne plutôt bien, puisque depuis mardi, WikiLeaks a pu réunir 56% de la somme requise. Plus de 1600 personnes ont déjà donné. Et parmi elles, des personnalités qui ne sont pas passées inaperçues comme Yanis Varoufakis. L'ancien ministre grec des Finances appelle d'ailleurs ses abonnés à faire de même sur son compte Twitter.
Un autre soutien sur les réseaux sociaux : le Français Yannick Jadot. Le député européen d'Europe-Ecologie les verts, hostile au traité, a largement relayé les appels aux dons sur Twitter. Il est l'un des rares à avoir accès au texte. Mais d'après lui, les conditions drastiques de sécurité dans lesquelles il peut le consulter entraînent un vrai manque de transparence comme l'explique le conseiller juridique de WikiLeaks, Juan Branco. « Les rares personnes qui ont accès aux documents de la négociation doivent entrer dans une salle sécurisée de l’ambassade américaine où ils sont surveillés en permanence par deux policiers. Ils doivent avoir laissé de côté tous les équipements électroniques qui leur auraient permis de garder des informations et ils n’y ont accès que pendant deux heures : vous imaginez bien que dans ces conditions la négociation ne peut être que déséquilibrée et Wikileaks cherche justement à renverser ce déséquilibre ».
Le traité a-t-il une chance de fuiter ?
Mais il est peu probable que le traité fuite. D'abord parce que la plupart de ceux qui ont accès au dossier n'y ont aucun intérêt. Ensuite étant donné les conditions de sécurité mises en oeuvre, même avec 100 000 euros à la clé... Enfin, parce que le traité est très loin d'être abouti : des points importants restent sur la table comme la mise en place d'un arbitrage privé dans les conflits entre Etats et entreprises. Alors même si un texte fuitait aujourd'hui, il serait certainement loin de l'accord définitif.
→ à consulter : le blog de Maxime Vaudano sur «La bataille transatlantique»