Ce n'est pas tant la fraude qui augmente, mais plutôt la répression qui est aujourd'hui plus efficace. Les contrôles sont mieux ciblés qu'il y a dix ans, les inspecteurs disposent de plus de moyens légaux pour lutter contre le travail illégal, et la coopération entre les services du fisc et les Urssaf - les Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales - s'est renforcée.
En tout, l'an dernier, les Urssaf ont sanctionné 6 000 entreprises, la majorité pour du travail non déclaré. Mais l'éventail des infractions épinglées est large : du détournement de l'entraide familiale en passant par la minoration des heures déclarées, à la dissimulation d'activité ou de salarié. Les secteurs les plus enclins à la fraude ont été en 2014 le BTP (bâtiment, travaux publics), comme en 2013, mais aussi le gardiennage. Selon le bilan dressé par l'agence centrale des organismes de sécurité sociale, une entreprise sur trois fraude dans le gardiennage, contre une sur sept dans le bâtiment.
La répression de la fraude aux salariés détachés reste difficile. Dans leur cas, les cotisations sociales sont dues dans le pays d'origine, où elles sont bien souvent moins élevées qu'en France, mais le manque de coopération au niveau européen complexifie les contrôles.