Apprentissage en France: où en est-on?

L'apprentissage était au cœur du déplacement de François Hollande en Bretagne, dans l'ouest de la France ce jeudi 30 avril 2015. Il y a visité notamment un nouveau centre de formation d'apprentis. Favoriser la double formation : à l'école et en entreprise, c'est l'un des plans de bataille du gouvernement pour lutter contre le chômage. De fait, la France n'est pas en pointe en terme d'apprentissage.

La France n'est pas la meilleure élève, mais elle n'est pas non plus totalement à la traîne en matière d'apprentissage. L'Hexagone est dans la tranche moyenne de l'Union européenne. Selon des données datant de 2011, le pourcentage d'apprentis chez les jeunes de 15 à 29 ansest, par exemple, plus faible en Espagne, au Royaume-Uni et en Belgique. La France est en revanche distancée par l'Allemagne, l'Autriche ou encore le Danemark.

Selon l'Alliance européenne pour l'apprentissage, dans les pays dans lesquels l'apprentissage est bien ancré, la transition entre l'école et la vie professionnelle serait bien plus facile. En France, il pâtit pourtant d'une mauvaise image. Le nombre de places a encore chuté en 2014 à 400 000 apprentis. Les entrées dans ces cursus ont baissé de 3 %, après une chute de 8 % l'année précédente.

Le gouvernement décidé à inverser la tendance

Ce jeudi, François Hollande a donné des précisions sur une nouvelle mesure fiscale annoncée il y a une dizaine de jours. A partir du 1er juillet prochain, les entreprises de moins de onze salariés n'auront plus à charge ni le salaire, ni les cotisations sociales d'un apprenti mineur lors de sa première année d'embauche. Cela représente selon le président français une aide de 4 400 euros.

Après la première année, l'entreprise bénéficiera du programme d'aide lancé en septembre dernier par le gouvernement dans l'objectif d'atteindre les 500 000 apprentis à l'horizon 2017. Ce plan de relance de l'apprentissage prévoit une aide d'au moins 1 000 euros pour tout apprenti supplémentaire pour les entreprises de moins de 250 salariés. Une somme portée à 2 000 euros pour les très petites entreprises (TPE).

Mobiliser les entreprises

Autre mesure : François Rebsamen, le ministre du Travail, a lancé mercredi la Fondation Innovations pour les Apprentissages. La mission de cette FIPA : mobiliser les entreprises. Les sociétés impliquées s'engageront « a priori sur trois ans pour innover et expérimenter de nouvelles démarches d'orientation, de formation et d'insertion alternées », a précisé François Rebsamen.

Du côté syndical, les mesures fiscales laissent la CFDT dubitative. Elle souhaite que l'accent soit davantage mis sur l'aspect qualitatif. La confédération préférerait la mise en place d'un meilleur suivi pour éviter les nombreuses ruptures de contrats.
 

Partager :