Impossible ou presque de trouver dans toute l'Espagne une personnalité qui apporte son soutien à Rodrigo Rato, lui qui fut pourtant une sorte de gourou économique il y a une dizaines d'années. Le « super ministre » avait créé 5 millions d'emplois et était associé au miracle espagnol. Même les dirigeants du Parti populaire, son parti, ne le défendent pas. « Il a enfreint la loi et je n'ai pas d'état d'âme à avoir », a lancé Cristobal Montoro, l'actuel ministre du Budget.
La fin de l'impunité « d'une classe dirigeante corrompue »
Même son de cloche auprès des autres partis, qui ont demandé l'ouverture d'une commission d'enquête sur les activités délictueuses de Rodrigo Rato. Celui-ci avait profité d'une amnistie fiscale il y a trois ans, pour blanchir sa fortune suspecte. « C'est une honte pour tous les Espagnols », s'est exclamé Alberto Ribera, 35 ans, un homme politique neuf et en vogue. Pour lui, comme pour beaucoup d'autres, la chute du seul Espagnol ayant dirigé le Fonds monétaire international devrait signifier la fin de l'impunité « d'une classe dirigeante profondément corrompue ».