Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Non je ne suis pas un homme corrompu. Je le dis clairement et fortement ». Cette phrase, le septuagénaire catalan l'a répétée à plusieurs reprises sur un ton véhément, ivre de colère. Alors que de nombreux députés régionaux l'ont insulté à haute voix, Jordi Pujol a tout fait pour sauver la face et garder sa dignité, lui qui fut longtemps considéré comme le De Gaulle de Catalogne.
Ce qu'admet Jordi Pujol, c'est l'existence d'une somme d'argent en Suisse et en Andorre, deux paradis fiscaux. De l’argent qui correspondrait à l'héritage de son père et qui n'attendrait pas 30 millions d'euros comme la presse l'a dit, mais « seulement, 4,8 millions d'euros », affirme-t-il.
Pendant toute sa carrière, il n'aurait pratiqué aucune malversation, a-t-il assuré. Il aurait juste commis la faute « de ne pas avoir déclaré cet argent au fisc espagnol ». Mais quelle que soit la suite de l'enquête, le mal est fait. Jordi Pujol est tombé de son piédestal. Un récent sondage révèle que plus de trois Catalans sur quatre estiment qu'il a agi de façon indigne.