L’investissement est de taille : de 814 millions à plus d'1,21 milliard d'euros. L'objectif affiché est de renforcer le poids de l'Etat en prévision de l'assemblée générale de Renault prévue à la fin du mois d’avril. Le gouvernement espère bloquer ainsi une résolution visant à empêcher la mise en oeuvre automatique des droits de vote doubles. Ce dispositif de la « loi Florange » permet aux actionnaires qui conservent leurs titres pendant au moins deux ans de doubler leurs voix lors des assemblées générales. Sauf si une majorité des deux tiers en décide autrement.
Plus de 20% des droits de vote exerçables
Et c'est donc pour que cela n'arrive pas que l'Etat français a annoncé mercredi son intention de racheter environ 4,7 % du capital de Renault, portant sa participation à 19,7% du capital. A terme, L'Etat contrôlera ainsi 23 % des droits de vote exerçables.
Mais l'actionnariat du constructeur automobile est très éclaté et tous les actionnaires ne participent pas aux assemblées générales. Selon Bercy, cet achat devrait donc suffire à l'Etat pour contrôler le tiers des voix lors du rendez-vous du 30 avril prochain et permettre à l’Etat de maintenir les droits de vote double au sein de l’entreprise. Après quoi, il n’est pas sûr que le gouvernement décide de maintenir un tel niveau de participation au sein de Renault. Les options négociées lui permettront pendant six mois de revendre ces 14 millions de titres à prix fixe, donc sans risque de pertes liées à d'éventuelles fluctuations boursières.