Les investissements chinois qui avaient reculé en 2013, ont plus que doublé en 2014. Ils ont représenté le chiffre record de 18 milliards de dollars. Le premier pays destinataire est le Royaume-Uni, avec 5 milliards de dollars sur la seule année 2014. Viennent ensuite l’Italie et les Pays-Bas, avec respectivement 3,5 milliards de dollars d’investissements reçus et 2,3 milliards de dollars reçus en 2014.
La France figure également dans le peloton de tête, puisqu’entre 2000 et 2014 elle a reçu un total de 8 milliards de dollars, grâce à l’entrée de Dongfeng au capital du constructeur automobile PSA. Cette tendance devrait se confirmer en 2015 avec les investissements Club Med et Louvre Hotels. Plusieurs grandes entreprises chinoises ont établi leur siège européen à Paris. C'est le cas de Haier, ZTE et Lenovo. Le groupe de télécommunications Huawei a également une présence très significative dans la région.
Diversifier leurs investissements
L’étude rappelle également l’intérêt récent des investisseurs chinois pour l’Union européenne. Ils existaient à peine jusqu’en 2004, puisqu’ils représentaient, en moyenne, moins d’un milliard de dollars par an. Pour Stéphane Davin, responsable du département fusions et acquisitions du cabinet Baker et McKenzie, les investissements en Europe sont motivés pour plusieurs raisons : « D’abord, des actifs de qualité avec de très bonnes infrastructures. Ensuite, la crise est passée par là, ce qui a rendu les prix et les valorisations attractives. Enfin, les Chinois traditionnellement investissaient aux Etats-Unis ; ils ont désormais la volonté de diversifier leurs investissements ».
Leur choix d’investissements a également changé. L’énergie et l’automobile qui étaient leurs deux secteurs favoris ont été délaissés. La Chine préfère désormais l’agroalimentaire avec 4 milliards de dollars investis en 2014 et l’immobilier, avec 3 milliards. Pour Stéphane Davin, ces investissements sont guidés par les changements structurels de la société chinoise : « L’agroalimentaire mais également l’hôtellerie. Les migrations de Chinois vers l’Europe en matière de nouvelles entreprises et de tourisme font que Pékin a un intérêt particulier sur les secteurs de l’immobilier et des services plus généralement. »
Autre phénomène et non des moindres, ce ne sont plus seulement les entreprises chinoises détenues par l’Etat qui investissent, mais désormais des acteurs du secteur privé et des investisseurs financiers.