Le Caesars Palace, mythique casino de Las Vegas, dépose le bilan

L'emblématique casino Caesars Palace de Las Vegas, exploité par le groupe Caesars Entertainement, a été placé ce jeudi 15 janvier sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Avec une dette de 18,4 milliards de dollars, le groupe espère ainsi se mettre à l'abri de ses créanciers et lancer la restructuration qui lui permettra de survivre.

Le Caesars Palace, baptisé ainsi en référence à l'empereur romain Jules César, est l'un des casinos emblématiques de Las Vegas. C'est un complexe hôtelier composé de cinq bâtiments aux allures de forum romain, avec plus de 3 300 chambres, des salles de jeux, de spectacles, de restaurants, de galeries marchandes. Inauguré en 1966, le Caesars Palace initie à Las Vegas la grande mode des casinos à thème, il est pionnier en la matière et en est devenu à ce titre un casino star, emblématique de la capitale mondiale du jeu qu'était, il y a trois ans encore, Las Vegas. Pour l'anecdote, le parking de l'hôtel casino est tellement grand qu'il a accueilli en 1981 et 1982 le grand prix de l'automobile de Las Vegas comptant pour le championnat du monde de formule 1.

Le Caesars Palace: difficile diversification et âpre concurrence

Comme de nombreux autres établissements de Las Vegas, le Caesars Palace a souffert de la crise financière de 2008. Y séjouner n'est pas accessible à toutes les bourses, d'autant qu'au prix de la chambre, aux repas pris sur place, il faut ajouter le trajet en avion le plus souvent. Les espaces de jeux « en dur » souffrent de fait aussi de la concurrence d'internet et des sites de jeux en ligne, surtout de la concurrence de Macao qui a détrôné il y a trois ans Las Vegas en devenant la nouvelle « capitale mondiale du jeu ». Or Caesars Entertainement, l'exploitant du Caesars Palace, n'a pas réussi à décrocher la licence qui lui aurait permis de l'implanter en Asie et donc de diversifier géographiquement ses activités, en étant présent sur une place désormais quasi incontournable.

Les dés ne sont pas jetés

En se plaçant sous la protection de la loi américaine sur les faillites, le Caesars Palace se donne du temps. Le casino-hôtel peut poursuivre ses activités, mais à l’abri de ses créanciers. Le groupe va pouvoir se restructurer, assainir ses finances, renégocier sa dette colossale - plus de 18 milliards de dollars - et dans le même temps diminuer le coût des intérêts payés sur sa dette. Le plan de restructuration a été approuvé par 80 % des créanciers « privilégiés », les premiers qui seront honorés en cas de liquidation, mais le Caesars Palace n'en est pas encore là. Le dépôt de bilan annoncé ce jeudi n'est pour l'instant qu'un épisode - aussi triste soit-il au regard du passé flamboyant du Caersars Palace - d'un feuilleton qui tient en haleine la capitale américaine du jeu depuis un an.
 

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