France: semaine décisive pour Thierry Lepaon à la tête de la CGT

Le sort de Thierry Lepaon à la tête de la CGT est toujours en suspens. Mis en cause dans plusieurs affaires, le secrétaire général de la centrale doit dire aujourd'hui et demain (6 et 7 janvier) devant la commission exécutive de la CGT comment il voit son avenir au sein de la centrale. Thierry Lepaon et les huit autres membres du bureau confédéral du syndicat ont d'ores et déjà décidé de remettre leur mandat à la disposition du Comité confédéral national.

Avant les fêtes, Thierry Lepaon avait assuré qu'il se donnait jusqu'à aujourd'hui, mardi 6 janvier, pour réfléchir et dire ce qu'il comptait faire : démissionner ou bien tenter le tout pour le tout pour se maintenir à la tête de la CGT jusqu'à la fin de son mandat, en 2016.

Le secrétaire général de la CGT est fragilisé depuis les révélations ces dernières semaines sur sa prime de départ de la CGT Normandie pour Paris, et sur le montant des travaux réalisés dans son appartement et dans son bureau de Montreuil. Au fil de ces révélations, les appels à la démission se sont multipliés, notamment celui de la fédération des services publics, première fédération de la CGT.

L'appel à la démission lancé par Louis Viannet : le coup de grâce ?

Louis Viannet avait été le secrétaire général de la CGT de 1992 à 1999. Bien que cela fasse plus de 15 ans, il reste très écouté en interne. Dans une interview accordée au journal Le Monde, Louis Viannet explique donc qu'à ses yeux, la crédibilité de Thierry Lepaon est entamée aussi bien à l'intérieur comme à l'extérieur du syndicat. Thierry Lepaon se grandirait en annonçant publiquement qu'il remet son mandat à la disposition du CCN, le comité confédéral national, sorte de parlement de la CGT, le seul habilité à destituer un secrétaire général.

Les pincettes diplomatiques en moins, c'est un appel clair à la démission de Thierry Lepaon. Pour Louis Viannet, « il y a bien eu des fuites et la pression médiatique, mais si aucune faute n'avait été commise, il n'y aurait aujourd'hui ni fuite ni campagne des médias ». L’ancien numéro 1 de la centrale explique enfin que la crise que vit la confédération aujourd’hui est grave, car « elle sème le doute sur la sincérité avec laquelle la CGT défend ses valeurs fondamentales ».

Thierry Lepaon ne semblait pas prêt à démissionner avant les fêtes

Le secrétaire général de la CGT s'était même défendu bec et ongles mi-décembre, assurant à la télévision qu'il comptait faire front et qu'il ne serait pas « le rat qui quitte le navire, bien que le navire soit en difficulté ». S'il s'était pour autant dit prêt à prendre ses responsabilités si le CCN décidait qu'il était temps de changer de secrétaire général, Thierry Lepaon avait surtout mis l'accent sur les problèmes de cohésion au sein du bureau confédéral, donnant du grain à moudre à ceux qui pensent qu'il faudrait une direction collégiale à la CGT.

En tout cas, a moins d'un coup de théâtre, d'une démission de Thierry Lepaon, le dernier mot reviendra au comité confédéral national. Celui-ci se réunira en session extraordinaire dans une semaine, le 13 janvier prochain, pour nommer peut-être une nouvelle direction. Encore faut-il avoir les bonnes personnes sous la main. Personne à la CGT n'a envie de revivre la bataille qui s'était livrée en interne au moment de la succession de Bernard Thibault.

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