L’ambiance était probablement aussi glaciale à l’intérieur de la Commission exécutive de la CGT, qu’à l'extérieur du QG où aucune information n’a filtré de la journée. Cette Commission exécutive a en effet le pouvoir de convoquer le Comité confédéral national. C'est lui et lui seul qui peut décider de démettre Thierry Lepaon de ses fonctions. Ce comité se rassemblera en janvier après les fêtes pour statuer.
Même si pour le moment, Thierry Lepaon est soutenu par ses instances dirigeantes, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger son départ. Le train de vie du leader jette l’opprobre sur la crédibilité de la confédération, qui se veut modeste. 170 000 euros au total pour la rénovation de son appartement et de son bureau choquent tant les cégétistes que l’opinion. A cela vient s’ajouter une indemnité de 31 000 euros perçues lorsqu’il a quitté la CGT-Normandie pour la centrale.
Mais remplacer Thierry Lepaon au pied levé ne coule pas de source. On se souvient que le départ de son prédécesseur Bernard Thibault avait été houleux. Avec la démission du trésorier Eric Lafont, les instances dirigeantes jouent la montre dans cette crise de succession.