Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Officiellement, Berlin le répète, c’est à Bruxelles de trancher sur le budget français. Mais cette logique juridique imparable a ses limites politiques. Car l’Allemagne s’impatiente et s’inquiète. Elle s’impatiente car elle estime que les engagements pris doivent être respectés et qu’il en va de la crédibilité de l’Union européenne. Sans citer la France, les responsables allemands, la chancelière Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble le répètent régulièrement. Ce dernier a proposé lundi que Bruxelles dispose d’un droit de veto sur les budgets nationaux ne respectant pas les critères de stabilité.
D’autres attaquent de front Paris comme le commissaire européen, l’Allemand Günther Oettinger, un proche d’Angela Merkel, qui déclarait en fin de semaine qu’il fallait traiter « avec rigueur une France déficitaire récidiviste ». A gauche aussi, le vice-chancelier, le social-démocrate Sigmar Gabriel, s’impatiente et demande plus de réformes à la France. Et à l’impatience s’ajoute l’inquiétude. L’Allemagne a besoin d’une France forte pour avoir un partenaire digne de ce nom et faire avancer l’Europe.