L'Europe demeure en plein marasme économique

Ce n'est pas demain que l'Europe va sortir du marasme économique. La Commission européenne revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro : 0,8 % en 2014.  

De notre bureau à Bruxelles,

C’est un tableau peu engageant que dressent les prévisions économiques de la Commission européenne. La reprise amorcée en 2013 est toujours en cours, mais elle reste lente et fragile. La Commission a même dû revoir à la baisse ses attentes. La croissance de la zone euro était prévue à 1,2 % pour cette année ; elle ne sera que de 0,8 %. Pour l’an prochain, ce ne sera que de 1,1 % alors que l’on attendait initialement 1,7 %. Il faudra attendre 2016 pour atteindre ce chiffre qui n’est malgré tout pas très élevé.

Dans le même temps, cette croissance très molle s’accompagne d’une inflation très faible, nettement en dessous des objectifs à 2 % et là aussi, la Commission a revu ses ambitions à la baisse. Il faudra attendre deux ans pour que l’inflation passe la barre des 1 %.

La Commission mise sur l'investissement

Devant ce constat, le nouveau commissaire aux Affaires économiques Pierre Moscovici préconise des réformes structurelles, une relance de l’investissement et des politiques budgétaires crédibles. « C’est une décision juste que de lancer un très ambitieux plan d’investissement de 300 milliard d’euros, a-t-il souligné. Il faudra qu’il y ait autant d’investissements privés que possible et des investissements publiques quand c’est nécessaire. Le président Junker a demandé que la présentation de ce plan soit accélérée, et il a dit devant le Parlement eurpéen qu’il devra être présenté avant la fin de cette année 2014. C’est dire qu’il y a un sentiment d’urgence et une volonté politique qui ne peut pas faiblir et qui ne faiblira pas. »

La Commission se refuse cependant à donner déjà son évaluation des budgets nationaux pour 2015 et par ailleurs, si le fameux plan d’investissement de 300 milliards d’euros est toujours mis en avant, aucun détail sur la provenance des fonds ou leur utilisation n’a été donné ce mardi.

Quant aux prévisions de déficit de Bruxelles, qui font de la France la lanterne rouge de la zone euro en 2016 avec 4,7 % du PIB, le ministre des Finances Michel Sapin estime qu'elles ne tiennent pas compte des nouvelles mesures d'ajustement annoncées la semaine dernière.

Partager :