- Quel est l’objectif de ce plan de sauvetage ?
Le premier objectif est de renforcer la solidité financière d’EuroDisney et lui permettre de continuer à investir dans le parc de nouvelles attractions afin d’attirer des visiteurs. Depuis son ouverture en 1992, EuroDisney n’a jamais gagné d’argent. Le groupe traîne une dette importante qui s’élève à 1,7 milliard d'euros. L’entreprise a aussi subi deux plans de restructurations financières et des augmentations de capital, et le ralentissement économique en Europe n’a pas arrangé les choses.
Par ailleurs, Disneyland Paris souffre d’une baisse de fréquentation ces dernières années. Entre janvier et septembre 2014, l’entreprise a perdu plus de 700 000 visiteurs par rapport à 2013, année qui avait déjà été marquée par un recul de plus d'un million d'entrées. Conséquence, une perte de plus de 110 millions d'euros est attendue pour cette année, un chiffre bien plus élevé qu'en 2013.
Malgré tout, EuroDisney reste la première destination touristique en Europe. Pour les spécialistes, le problème de Disneyland c'est son modèle économique lié a sa dette et ses investissements de départ. L’entreprise ne peut pas gagner beaucoup d’argent car la capacité maximale du parc est limitée et les prix ne peuvent pas augmenter indéfiniment.
- Que comprend ce plan de sauvetage ?
Le projet de recapitalisation est une opération complexe. Pour faire simple, la maison mère américaine, Walt Disney Company, va injecter quelques centaines de millions d’euros d’argent dans la société qui gère Disneyland Paris. La maison mère prévoit aussi de convertir en actions une partie des créances qu’elle détient.
Ce plan de renflouement devrait permettre à EuroDisney d'améliorer sa situation de trésorerie et de réduire son endettement, pour le ramener sous le milliard d'euros. Le plan se traduira aussi par le report du remboursement de prêts accordés par Walt Disney.
La maison mère américaine va donc monter au capital d’EuroDisney. Conséquence : selon la réglementation elle devra lancer une offre publique d'achat sur la totalité du capital d'EuroDisney, ce qui pourrait conduire à un retrait de la société de la Bourse de Paris. Actuellement, Walt Disney détient 40% des actions, le reste étant partagé par une multitude d'investisseurs privés
- Y a-t-il un risque de plan social ?
Non. Aussi bien pour les syndicats que pour la direction, la question des suppressions de postes n’est pas à l’ordre du jour. La CFDT, syndicat majoritaire, dit qu’elle n’est pas inquiète. Elle ajoute qu’il y a eu des investissements récemment dans la nouvelle attraction baptisée « Ratatouille », tirée du film éponyme et censée relancer la fréquentation. L’investissement a coûté plus de 200 millions d'euros mais le succès est au rendez-vous. Cette nouvelle attraction a attiré plus d’un million de visiteurs depuis son ouverture. Par contre, plusieurs syndicats craignent des gels de salaires.