Avec la Leaders Cup, qui se joue du 15 au 17 février, le basket français entre dans l’air du sportainment, comprenez du sport-spectacle dans une version où le sport n’est que le prétexte à un événement où le caractère commercial prend le dessus. Qu’est-ce que la Leaders Cup ? Un concentré de compétition de gala qui réunit les huit premiers clubs de la phase aller du championnat de France Pro A en lieu et place de feue la Semaine des as, née en 2003. Son intérêt sportif ? Il n’existe qu’à l’état de bienfait collatéral. Pour preuve, en plus de son changement de nom, la Leaders Cup va se dérouler dans un lieu où l’on cultive moins l’art de l’effort et de la discipline propres au sport de haut niveau que celui du plaisir éphémère, de la légèreté insouciante et du dépaysement virtuel : Disneyland Paris.
L’affaire remonte à mai 2012. La Ligue nationale de basket (LNB) et le célèbre parc d’attractions s’associent alors pour créer la « Disneyland Paris Leaders Cup LNB ». L’ambition principale est de répondre à des attentes d’un public « principalement composé de familles » autour d’un événement « mariant parfaitement les aspects sport et spectacle ». Alain Beral, président de la LNB, justifie ce choix : « La convivialité, l’universalité et le sens du spectacle sont des valeurs que nous partageons avec Disneyland Paris. Plus largement, nous nous adressons tout deux à un public familial qui aime partager des moments forts. Avec ce partenariat à long terme, nous proposerons une expérience inédite, proposant à la fois sport de haut niveau et divertissement familial dans un lieu unique en Europe, reconnu comme une référence en matière d’accueil et de loisirs. »
Disneyland, futur haut lieu du sport ?
A un jet de ballon de l’entrée du parc d’attractions, la Disney Events Arena, un espace de 6.500 m² dédié aux événements d’entreprise, s’est vue transformée en une salle de quelque 4.500 places. Affaires obligent, les premières places mises en vente étaient accompagnées d’entrées à Disneyland et aux Walt Disney Studios. Dans le duo LNB-Disneyland, c’est finalement ce dernier qui a le plus à prouver à travers l'événement. Avec ses deux centres de convention, ses 8.000 chambres d’hôtel et une équipe de plus de deux cents personnes dédiées à l’événementiel, Disneyland Paris entend se positionner comme « un partenaire de choix pour les grands rendez-vous sportifs et de tourisme d’affaires », selon Philippe Gas, son président.
Sur le parquet, ces considérations devraient être laissées de côté au profit du jeu. Au fil des années, la Semaine des as est en effet devenue un véritable objectif sportif même si le titre demeure honorifique. Le basket jouera donc le jeu du spectacle. Reste à savoir si Donald dunke !