Le « retournement » annoncé par le président François Hollande en mai ne s’est donc toujours pas matérialisé. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, Michel Sapin, ministre français des Finances, reconnaît même ce jeudi matin une panne de la croissance de la France.
Le gouvernement espérait jusqu'à présent une croissance à 1 % sur l'année 2014. Mais le résultat du deuxième trimestre éloigne définitivement cette perspective. Michel Sapin table désormais sur une progression du produit intérieur brut de 0,5 %. Cette stagnation, combinée avec une inflation plus faible que prévue, aura une conséquence sur le déficit public : le ministre l'a révisé à la hausse, il devrait dépasser les 4 % du PIB. Le gouvernement tablait auparavant sur 3,8 %.
La crédibilité du gouvernement sur la sellette
Cette faible croissance n’est pas une surprise. Presque tous les voyants sont au rouge. Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a augmenté en juin pour le huitième mois consécutif. La production industrielle au deuxième trimestre a baissé de 0,5 %. Même le Premier ministre, Manuel Valls avait prédit une « rentrée difficile en matière de conjoncture économique ».
La crédibilité politique de François Hollande et de Manuel Valls s’est effondrée « comme un chateau de cartes », déclare ce jeudi matin Luc Chatel, secrétaire général de l'UMP (droite). Pourtant le gouvernement et le parti socialiste ont lancé une offensive concertée : ils en appellent sur tous les médias ce matin à une réponse européenne, à une adaptation des règles budgétaires et à une relance de l’investissement. Ce sur quoi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, insiste déclarant que c'est « un problème européen, problème européen de croissance, problème de faible inflation ». Mais l’Allemagne ayant déjà dit non, le bras de fer va donc continuer. Le résultat est incertain mais il s’agit pour le gouvernement de démontrer aux électeurs qu’il fait tout pour leur éviter une potion amère.