Portugal: 4,4 milliards d’euros de l’Etat pour la banque Espirito Santo

La Commission européenne a donné son feu vert, dans la nuit de dimanche à lundi, au renflouement par l'Etat portugais de la Banque Espirito Santo (BES) en difficulté. La solution trouvée « contribuera à rétablir la confiance dans la stabilité du système financier » du Portugal, a estimé la Commission européenne. Les autorités portugaises ont injecté un peu moins de 5 milliards d'euros pour mener à bien ce sauvetage.

Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy

Le Portugal décide de créer la Nouvelle banque (Novo Banco), en lieu et place de la banque privée Espirito Santo (BES) dont les soubresauts financiers menacent la fragile économie du pays.

La Banque centrale portugaise a décidé d’isoler les avoirs toxiques de la BES afin de procéder à la capitalisation de la Nouvelle banque à hauteur de 4,4 milliards d’euros. Le mécanisme est prévu au sein de l’Union bancaire européenne, un mécanisme à l’état balbutiant.

Cobaye

Le Portugal joue donc les cobayes et va utiliser le fonds qu’il a créé en 2012 pour répondre à la décision de Bruxelles. Mais ce fonds tout neuf est loin de disposer du capital nécessaire à la solvabilité de la Nouvelle banque. C’est donc l’Etat qui va prêter l’argent en puisant dans le matelas de 6 milliards d’euros qu’il a conservés du plan d’aide internationale dont il a bénéficié jusqu’en juin dernier.

Pas question de nationalisation ou d’appel aux contribuables. Rassurer, apaiser les investisseurs, les épargnants et les débiteurs : c’est bien l’objectif principal de la Banque centrale du Portugal, qui a confirmé l’existence de malversations graves au sein de la banque Espirito Santo.

Reste à savoir si les garanties seront jugées suffisantes par les bourses européennes qui ont mal réagi aux déboires récents de la BES.

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