Microsoft supprime 18000 emplois dans le monde

Microsoft qui compte plus de 127 000 employés dans le monde dont 61 000 aux Etats-Unis a annoncé la suppression de 18 000 emplois, soit 14% de ses effectifs. Après le départ de Steve Ballmer, remplacé par Satya Nadella, c’est selon les analystes du secteur technologique, « une nouvelle ére qui commence » pour le géant de l’informatique.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

C’est la plus grosse suppression d’emplois depuis la création de Microsoft en 1975. Deux raisons à cette décision : l’intégration du fabricant de portables, Nokia, racheté en avril, qui a ajouté 24 000 nouveaux postes, certains doublonnant avec ceux déjà existants ; et la réorientation de Microsoft qui veut se concentrer sur les services en ligne Cloud, un marché dominé par Apple, et l’Android de Google.

Le gros des coupes interviendra dans les six mois et affectera d’abord le personnel employé au siège à Seattle. Le Vietnam et la Chine devraient obtenir la production de téléphones, alors que l’essentiel de la conception des appareils se fera en Finlande.

Satya Nadella, qui a succédé à Steve Ballmer, veut changer la culture du groupe et réduire « les niveaux hiérarchiques pour accélérer les flux d’information et les prises de décision ». La restructuration va coûter avant impôts plus d’un milliard de dollars, dont une bonne partie pour indemniser les partants. La nouvelle vision de Nadella a été bien reçue par les investisseurs dont les actions Microsoft ont enregistré à la Bourse de New York une légère hausse.

En France, l'inquiétude à tous les niveaux

A Paris, les conséquences sur les effectifs français ne semblaient pas être connus. Toujours est-il que sur le parvis de Microsoft France, les micros ne sont pas les bienvenus. Et même, derrière la clôture, les langues ont bien du mal à se délier, quelques heures après l'annonce de ces suppressions de poste.

La plupart des salariés restent prudents : ils ne sont pas autorisés à parler. Pour d'autres, comme Lionel, il est encore trop tôt pour s'exprimer : « On n'a pas beaucoup d'informations, c'st tout. »

Et côté syndical, Priscille Bellenger, déléguée CFE-CGC chez Microsoft, n'en sait pas beaucoup plus : « Nous l'avons appris par l'arrivée d'un e-mail venant de notre PDG mondial. Personne n'a plus d'informations. Même la direction nous a dit ne pas en savoir plus. »

Pour l'un des salariés qui a réagi hors micro, le rachat de Nokia par Microsoft en avril dernier rendait cette décision prévisible. Mais le sentiment qui domine chez Priscille Bellenger, reste la surprise : « C'est un peu un choc finalement, car à Microsoft, on était plutôt habitués à avoir des effectifs qui augmentaient, à toujours être en croissance. Donc on n'était pas du tout dans une situation compliquée qui pouvait laisser penser qu'on allait annoncer un plan de cette ampleur. »

Pour Priscille Bellenger, si l'annonce de ces 18 000 suppressions de poste, 12500 en lien avec Nokia, intervient cette semaine, ce n'est pas par hasard. Les résultats annuels de Microsoft doivent être présentés mardi prochain.

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