Cela fait dix ans que le Français EDF cherche à prendre le contrôle de la plus ancienne compagnie électrique d'Italie. Dix années pour vaincre le patriotisme économique transalpin qui a freiné les ambitions en Italie du premier électricien de France. EDF, qui détient déjà près de la moitié d'Edison, va donc débourser 700 millions d'euros pour grimper à 80% du capital du groupe italien.
Mais le Français a dû faire une concession de taille : renoncer à Edipower, l'une des filiales les plus prometteuses de l'Italien dont il convoitait les actifs gaziers. Edipower, à la grande satisfaction du gouvernement, sera donc vendu aux seuls actionnaires italiens de sa maison mère.
Une transaction qui aura un avantage : permettre à Edison de réduire sa dette et consolider son bilan. Pénalisé par la chute des marges de ses activités gazières, le groupe a vu en effet son bénéfice fondre l'année dernière à 21 millions d'euros, contre 240 millions dégagés en 2009. Et cette année, ses résultats sont dans le rouge avec une perte de 93 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année.
La transaction vue d'Italie
En Italie, rapporte notre correspondante à Rome, Anne Le Nir, on estime que la situation s'est finalement débloquée grâce au soutien institutionnel du ministre en charge du Développement économique, Corrado Passera. Le ministre s’est de fait immédiatement félicité «de la bonne volonté et de l’équilibre dont ont fait preuve les différentes parties en cause». Il assure que l’accord franco-italien va permettre aux groupes Edison et Edipower de participer plus activement au développement énergétique de l’Italie.
Selon le prestigieux quotidien économique Il Sole 24 ore, le compromis permet de sauver un peu d’identité italienne ! Les Français ont obtenu ce qu’ils voulaient à savoir le contrôle d’Edison et les Italiens, en position de minorité, ont obtenu le maximum de ce qu’ils pouvaient espérer, avec l’acquisition totale d’Edipower et de ses neufs centrales de production électrique.
L’accord définitif devrait être signé avant le 15 février 2012.