La France en récession pour le cabinet Markit

Selon une étude publiée par le cabinet Markit, l’activité privée en France est au plus bas au mois d’octobre. C’est la première fois depuis mai 2009 que l’indicateur chute autant. La contraction de l’activité a davantage touché le secteur des services plutôt que celui de l’industrie. Des perspectives inquiétantes qui font craindre une récession.

L’indice PMI permet de connaître la vitalité des entreprises. Cette donnée rend compte quasiment en temps réel de la santé des entreprises, alors que les chiffres officiels sont toujours publiés avec un léger retard. Pour établir cette statistique, le cabinet Markit a interrogé 750 entreprises dans le secteur des services et de l’industrie manufacturière. Le résultat est basé sur 85% des réponses de l’échantillon. Chaque mois, les enquêteurs demandent aux entreprises où en sont leurs carnets de commandes ou encore de quels montants sont leurs achats.

En septembre, l’indice PMI était de 50,2 points ; au mois d’octobre il est tombé à 46,8 points. L’indicateur passe ainsi sous la barre symbolique des 50 points qui indique que sous ce seuil, on rentre dans une phase de contraction. Depuis le mois de mai 2009, c’est la première fois que l’indice bascule, atteignant son plus bas niveau depuis 29 mois. Le secteur de l’industrie est toujours en berne pour le troisième mois consécutif. Quant à l’indice des services il est tombé en octobre à 46 points, après avoir été à 51,5 points en septembre. Il n’avait pas été aussi bas depuis 27 mois. Des chiffres d’autant plus inquiétants que la France a basé sa croissance sur le secteur des services.

L’incertitude de la conjoncture entame l’optimisme des entreprises

La crise que traverse la zone euro n’est pas étrangère à ces mauvais chiffres. La difficulté des chefs d’Etat à résoudre la crise de la dette souveraine ne rassure pas les entreprises qui craignent une détérioration de la conjoncture économique. De plus, les perspectives sont moroses, les chefs d’entreprises observent une baisse du volume des nouvelles affaires ; dans l’industrie, c’est la baisse des ventes qui inquiètent. Une tendance observée aussi bien sur le marché interne qu’à l’exportation.

Le cabinet Markit estime qu’une contraction de 0,5 point du PIB au dernier trimestre 2011 est envisageable, et serait synonyme de récession, alors que les prévisions de croissance du gouvernement français sont pour le moment toujours de 1,75% en 2012. Des prévisions qui semblent actuellement obsolètes, il est probable que le gouvernement les ramène aux alentours de 1% comme beaucoup d’économistes le prévoient. Du coup, il sera très difficile à la France de tenir le cap en matière de réduction de ses déficits, ce qui aura pour conséquence de signer la mort de son triple A.

Selon l’agence de notation Standard and Poor’s, la France ne résisterait pas à une récession. C’est donc une mise en garde lancée à l’économie hexagonale qui avait déjà été secouée, la semaine dernière, par la menace de Moody’s de dégrader la note française, son triple A. Selon ces deux agences, la France est le plus fragile des Etats européens bénéficiant de la meilleure note, le triple A qui permet d’emprunter à des taux avantageux.

La France n’est pas le seul pays de la zone euro à observer un ralentissement. En Allemagne, pour la première fois depuis deux ans, l’indice PMI pour le secteur de l’industrie a reculé à 48,9 points en octobre contre 50,3 en septembre. En revanche, le secteur des services ne connaît pas la même dégradation, il est repassé au-dessus de la barre des 50 points en affichant 52,1 points en octobre contre 49,7 points en septembre.

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