Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
Ce n’est pas, à proprement parler, un faire-part de décès de l’Organisation mondiale du commerce qu’a dressé Pascal Lamy mais cela y ressemble singulièrement.
Tirant les leçons de l’incapacité des 153 pays membres à conclure les négociations commerciales du cycle de Doha, le patron de l’institution a appelé les gouvernements à réfléchir à l’avenir du gendarme mondial des échanges. Le blocage des pourparlers met en danger le fonctionnement même de l’OMC, a estimé Pascal Lamy que l’on n’avait jamais connu aussi alarmiste.
Voilà dix ans qu’ont été lancées les négociations de Doha. Censées relancer le commerce et donner toute leur place aux Etats en développement, les tractations buttent sur des désaccords profonds opposant essentiellement les Etats-Unis aux pays émergents. A tel point que l’échec pur et simple est envisagé.
Fin juillet un projet d’entente était supposé être entériné. Il n’en sera rien et l’échéance de décembre pourrait être manquée. Bref rien ne va plus et Pascal Lamy a sonné le tocsin dramatisant les choses pour tenter de réveiller les gouvernements.