Investissements du futur: où va l'argent du grand emprunt

A l’occasion de la présentation par Nicolas Sarkozy, au cours d’une conférence de presse à l’Elysée de son bilan d’étape sur les « investissements d'avenir », retour sur le grand emprunt. Il est destiné à préparer la France aux enjeux du futur, dans une période où les entreprises se relèvent à peine de la grande crise économique de 2008-2009.

C'est une commission présidée par deux anciens Premiers ministres, Michel Rocard et Alain Juppé, qui a préconisé ce grand emprunt fin 2009. Le budget pour 2010 l'a pris en compte et 35 milliards d'euros d'investissement sont prévus sur dix ans.

Une condition a été posée d’emblée : que les sommes ainsi injectées donnent un coup d'accélérateur à l'enseignement supérieur et la recherche, à l'industrie et aux PME, au développement durable et à l'économie numérique.

Argent bien employé

Cette réserve financière est constituée des 13 milliards que l'Etat avait prêté pendant la crise aux banques françaises et qui lui ont été rendus. A cela s'ajoutent 22 milliards d'emprunt public fait par l'Etat français sur les marchés.

Un Comité de surveillance des investissements d'avenir est chargé de vérifier que cet argent est bien employé. Les membres de ce comité, parlementaires et personnalités qualifiées, veillent à ce que les chercheurs français puissent, en France, mettre en pratique les fruits de leur travail, créant ainsi de la valeur et des emplois.

Des thèmes prioritaires ont donc été identifiés. Cela va du véhicule du futur à la recherche médicale. Par exemple, trois projets soutenus par l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris ont été retenus. Selon Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP, des études très novatrices sur l’obésité, un thème essentiel de santé publique dans les années à venir, vont pouvoir être menées à bien et plus rapidement qu’escompté, grâce à ces financements supplémentaires.

Effet de levier

Pour plus d’efficacité, les regroupements public-privé sont particulièrement valorisés. Comme le projet PIVERT (Picardie Innovations Végétales Enseignements et Recherche Technologique) qui rassemble notamment l'entreprise Sofiprotéol et l'université de Compiègne sur la transformation des végétaux.

Car en tenant compte de cofinancements apportés par le secteur privé et les collectivités locales, c'est au total un montant de l'ordre de 60 à 65 milliards d'euros qui doit finalement aller à des projets novateurs. C’est ce qu'on appelle l' « effet de levier ».

Et, selon Philippe Tillous-Borde directeur général de Sofiprotéol, pour les entreprises privées comme la sienne n’ayant pas de moyens de recherche aussi importants,  les études en cours sur la chimie des végétaux comme alternative à la chimie du pétrole n’auraient jamais pu voir le jour, sans le cofinancement public-privé.

Et puis, préparer le futur, c'est aussi les 200 millions d'euros qui iront aux internats d'excellence pour les bons élèves issus de milieux défavorisés ou les 300 millions d'euros qui vont servir à développer le goût pour la science chez les jeunes, notamment dans les quartiers en difficulté.

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