Dans Civilizations de Laurent Binet rien n'est vrai, mais tout est réaliste. L'auteur de 47 ans, récompensé du prix Goncourt du premier Roman en 2010, aime les uchronies, c'est-à-dire qu'il aime réécrire l'histoire en modifiant un élément du passé.
C'est un auteur du « et si ». Et si le philosophe Roland Barthes avait finalement été assassiné. C'était le point de départ de son précédent roman La septième fonction du langage. Cette fois, avec Civilizations, le projet est encore plus ambitieux. Et si les Incas avaient envahi l'Europe au XVIe siècle ? Si Atahualpa avait franchi l'Atlantique et renversé Charles Quint dans une Europe affaiblie par les divisions politiques, la misère et les guerres, la face du monde en aurait été changée.
L'Académie française décerne son Grand prix à un roman érudit, fouillé, richement documenté. Laurent Binet imagine une résistance lors du débarquement de Christophe Colomb en Amérique, les Indiens y connaissent déjà le fer, importé grâce à une expédition viking, menée en l'an mille. Civilizations est un roman construit en quatre parties, une méditation sur l'Histoire tout à fait stimulante.