Le cinéma était la raison de vivre de Pierre Yaméogo. Dès ses débuts en 1987, avec Dunia, le jeune réalisateur, il a alors 32 ans, dénonce les effets néfastes de traditions rétrogrades et de croyances archaïques.
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Du court au long, du documentaire à la fiction, il entend exhorter les peuples africains à se prendre en charge. Ainsi, en 2005, il fait un film sur le thème du viol et de l’inceste et il lui donne pour titre Delwende, « Lève-toi et marche », en moré.
Pierre Yaméogo attirait toujours des oppositions et a eu à maintes reprises affaire avec la censure. En 1998, son film Silmandé, dans lequel il dénonçait violemment la mainmise des Libanais sur l’économie africaine, n’est pas sorti en Côte d’Ivoire. En revanche, il a battu tous les records d’entrées au Burkina Faso.
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En 2011, Bayiri raconte le drame des Burkinabè chassés de Côte d’Ivoire. Film animé d’une juste colère, il n’est pas présenté au Fespaco, le grand festival panafricain de Ouagadougou, ni diffusé par Canal+ qui l’a pourtant financé. Cinéaste engagé, courageux, plein d’humour, Pierre Yaméogo a cru jusqu’à la fin à la vertu du cinéma pour défendre le droit et faire changer les mentalités.